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Violence : la loi de Talion L'autoprotection dénude l'Etat

PHÉNOMÈNE DE VIOLENCE AU SÉNÉGAL

Les séries de meurtres installent

un climat de crainte dans le pays

La population s’organise pour

se protéger contre les microbes

Par Khadidiatou GUEYE Fall,

Chef du Desk Société

Depuis un certain temps, les agresseurs et les personnes mal intentionnées dictent leur loi dans le pays. La population fait face à une violence et vit dans une peur constante. Les personnes supposées capables de se défendre se retrouvent victimes et perdent leur vie pour un rien. Ce constat n’est pas à évoquer. les citoyens sont au courant de tout. Ils observent avec appréhension. La mort de la gérante d’un multiservices du nom de Kiné Gaye a fait déborder le vase. Pour se protéger et protéger les siens, ils prennent leurs propres initiatives sans se pencher vers l’Etat.

Le pays fait face à une croissance du niveau de violence. Des microbes envahissent le territoire et dictent leur loi. Par des couteaux, machettes, coupecoupes ou tessons de verre, ils sont prêts à ôter la vie sans état d’âme. Le plus alarmant est que ces agressions sont souvent suivies de meurtres. La population a été interpellée par ce phénomène qui n’est pas pour le Sénégal. Les causes et la solution ont été étalées pour les intervenants qui tiennent à leur vie et à celle de leurs proches.

Ce phénomène de violence préoccupe ce vieux de 72 ans retrouvé au bord de la plage de Malibu en train de scruter les mouvements de la mer. D’après le vieux, les causes sont identiques à chaque soulèvement de ce genre. “ La pauvreté et le manque d’emploi sont les éléments déclencheurs de ce phénomène. Les jeunes sont pleins d’énergie mais n’obtiennent pas un boulot malgré qu’ils soient diplômés. Quelque part aussi, la pauvreté les pousse dans le mauvais chemin. Notre zone qu’est Malibu a été le théâtre de plusieurs types d’agressions. Cela a même terni l’image du quartier. Les agressions se faisaient la nuit mais maintenant c’est comme s’il y avait une relève : de jour comme de nuit, les passants sont agressés.”

Le septuagénaire affirme que l’heure est grave en ce moment où plus personne n’est à l’abri du danger. Citant l’exemple du conducteur de scooter qui voulait échapper à ses agresseurs à la Zone de Captage en rentrant dans une maison. Mais qui a fini par céder son scooter pour sauver sa vie. “Pour moi, il est temps que la population prenne ses responsabilités sans rien attendre de l’Etat car ce dernier est occupé avec les élections législatives pour sécuriser sa population. Que chaque quartier regroupe ses jeunes pour sécuriser ses habitants. Même si la police intervient, elle ne sera pas capable de cerner toutes les localités. La population connaît mieux le quartier. Elle sait qui est qui. Il faudrait vraiment un comité mis en place et composé par les jeunes du quartier. Ces derniers seront des collaborateurs de la police pour dénoncer les personnes suspectes. La population doit aussi arrêter d’être spectateur des actes de violence” soutient le vieux.

Ce phénomène de violence est pour cette dame très désespérant. Le cas de la gérante du multiservices situé à Pikine, Kiné Gaye, a ému cette dernière aux premières informations qui faisaient allusion qu’elle était enceinte. Travaillant à Diamniadio, et étant enceinte, Madame Samb a vécu un scène d’agression qui lui a laissé des traumatismes. ” J’étais dans un taxi et l’agresseur a voulu me prendre mon sac et mon téléphone portable. Je tirais et finalement je suis sortie du taxi pour l’affronter. Malheureusement c’était la chose à ne pas faire. L’agresseur a pointé son poignard sur mon ventre. J’ai lâché prise. Et le pire, les gens étaient là sur place et observaient l’épisode d’agression. Depuis cet événement, je me promène avec une décharge électrique. C’est pourquoi j’insiste et je dis aux Sénégalais de se protéger et de prendre les dispositions d’autodéfense. Mieux prévenir en rentrant tôt. Les citoyens ne doivent rien attendre de l’État. Mais aussi on doit ramener la peine de mort. Les coupables doivent savoir que leur acte mérite une sanction sévère” propose Madame Samb.