Don Camillo, CBS News
Camille Bounama, de Charybde en Sylla
À l’oral, le péril sera jeune
L’occupation des jeunes constitue le programme essentiel de cet ancien sans papier devenu le confident des chefs d’État. Ces jeunes seront les arbitres, recevant et jugeant chaque candidat à la magistrature suprême. À l’oral, le péril sera jeune
S’il veut mettre Sarkozy entre parenthèses (« Il n’a pas la cote en ce moment en Afrique »), c’est quand même par lui qu’il a acquis une certaine notoriété dans la France des années 2000 prise dans le tourment des banlieues (Clichy-sous-Bois, Villepinte, …) et des territoires d’Outre-mer où la Négraille des îles secoue les palmiers, etc…Immigré sans papier, Camille Bounama Sylla (CBS) force l’admiration de Nicolas Sarkozy dans sa quête de banlieues agitées à pacifier, même au «Kärcher », selon une formule restée dans l’histoire, une autre après le dérapage sur les Africains et l’Histoire ; ce fut une rencontre tout aussi historique entre les deux hommes.
CBS a des atomes crochus avec les grands : Maître Wade s’intéresse lui aussi à ce jeune, dans la bataille des banlieues dakaroises qui grognent sous l’eau et d’approche des immigrés européens, surtout entre Mantes-la-Jolie et Clichy-sous-Bois : son mouvement au ton progressiste « Le temps des banlieues » fait tilt dans la tête des hommes politiques et devient tout un programme de campagne électorale ; ce fut aussi le temps de souffler et de se débarrasser des scories de la clandestinité. Et la cerise sur le gâteau pour ce jeune, ce sera, entre autres activités de poids, la mission que vient de lui confier le président Julius Maada Bio : « Je tiens à remercier sincèrement le Président de la Sierra Leone pour sa confiance en me nommant Envoyé spécial pour le commerce, l’investissement et les relations internationales du Sierra Leone ».
Cette proximité avec les grands suscite-t-elle des vocations ?
Le voilà qui « arrive » pour 2024 : la haute réflexion lui donne l’idée de créer un creuset de têtes d’œuf du sommet duquel il emprunte la pente : « Les penseurs, je m’engage ; pour l’Afrique, j’arrive inchallah en 2024. Je le fais par devoir. Mon choix sera entre le déclin et le dialogue des nations. Je place mon projet au-dessus des politiques. Mon mouvement, c’est la rencontre d’un homme, de mon projet avec les Sénégalais. La grande classe ».
Le temps de l’Afrique ?
P. MBODJE