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Un nouveau compagnon, l’automate L'intelligence artificielle a beau prévaloir, la machine ne pourra jamais remplacer l'homme sinon juste étendre ses capacités

La confiance en l’automate

L’intelligence artificielle a beau prévaloir,  la machine ne pourra jamais remplacer l’homme sinon juste étendre ses capacités

De notre correspondant en France

Quand la machine remplace l’humain, c’est dire, qu’on le veuille ou non, que le monde a bien changé.

Sur le plan affectif et conceptuel, tout a basculé dans le rapport autrefois très familier entre les hommes au sein des familles et du rapprochement entre les peuples.

L’étude sur les éloignements au niveau de l’espèce humaine prend des proportions inquiétantes. Autrefois, c’était un chien voire un chat de compagnie qui faisait l’affaire. Puis est arrivé le livre à la main pour scruter le monde. Avec le livre, notre connaissance se développait et le monde nous offrait ses merveilles. On dialoguait beaucoup en lisant, pour voir plus clair dans un monde réel et imaginaire.

L’instruction avait son pesant d’or, et l’on rêvait d’un monde plus conforme à nos réalités. Avec peu, tout était presque acquis par la sobriété et par l’imaginaire.

Aujourd’hui, avec la découverte des nouvelles technologies de l’internet et de la communication, les rapports entre les humains ont pris une autre dimension. L’imagination fertile au-delà de la création a beaucoup plus poussé l’homme à l’état pathologique de solitude, comme disait Frédéric Leighton.

L’acharnement de l’homme à se parfaire, à scruter davantage de nouveaux horizons, de sonder et de voyager au-delà des planètes et des galaxies semble n’être qu’à son début. Non pas que votre smartphone occupe trop de place dans votre vie, mais que les neurosciences et autres spécialistes des rapports entre le cerveau et les nouvelles technologies évaluent notre niveau de dépendance.

Il ne s’agit pas pour le “talibé” d’autrefois, avec sa tablette partout où il va, de l’élève muni de son cahier de leçons, de mamies promenant leurs chiots, d’étudiants qui ne se séparent plus de leurs sacs à dos, du romancier errant au bord de la plage en tenant son livre à la main et enfin, de monsieur tout le monde qui consulte son téléphone à tout bout de champs, pour comprendre et accepter la place qu’à prise le téléphone de nos jours !

On est toujours “accro” de quelqu’un et à défaut, de quelque chose. Le meilleur baromètre pour le vérifier c’est de vous poser la question simple, à savoir : “Est-ce que le matin au réveil, votre première action est de consulter votre téléphone ? Le soir, est-ce la dernière chose que vous regardez avant de vous endormir ? Est-ce qu’en famille ou devant un film, vous visionnez en même temps des contenus sur votre téléphone ?”

Si la réponse est systématiquement “Oui”, dites-vous que votre rapport à cet écran est vraiment excessif.

Il est aussi intéressant également de consulter la rubrique “Temps d’écran” dans le réglage de votre mobile pour vous donner une idée de votre servitude. Mesurer ces données pourrait nous permettre d’évaluer nos progrès dans notre démarche de déconnexion.

Est-il que s’entrainer à ne rien faire, rester toute la journée sans écran et pour conclure, prendre véritablement le contrôle sur notre mobile serait en définitive un art-thérapeutique pour faire émerger d’autres capacités plus “humaines”, enfouies en nous ? L’intelligence artificielle a beau prévaloir, mais la machine ne pourra jamais remplacer l’homme sinon juste étendre ses capacités. Seul l’usage qu’on en fait est à méditer.

À vos chapelets !

Cheikh Tidiane Mingus SÈNE,
Toulouse