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Sonko, des hauts et dégâts-Cachez ce sein

Sonko, des hauts et dégâts

Cachez ce sein

Ousmane Sonko est devenu bien discret depuis la réponse de Aminata Touré Mimi à son offre politique et le retour à la vie de Pape Mamadou Seck.
À une semaine de la fin de la campagne, il s’est plus attaqué à une opposition dame de compagnie à ses yeux qu’à la dame Mimi.

 

Inviter une vieille guenon à une séance de grimaces, sans outrecuidance, comme aurait dit l’élégant Jacques Baudin, n’est pas une bonne offre politique ni de bon conseil : du lycée d’excellence qu’était le Van Vo des années 70 aux organisations des Nations-Unies, Aminata Touré Mimi a vécu de tribune en tribune, de plaidoyers et de Dazibaos, avec le redoutable paradigme de l’école de la rhétorique marxienne ; au surplus, depuis toute jeune, Mimi est rompue au dialogue contradictoire, plusieurs fois en milieu hostile. L’inviter donc à un débat public pour faire genre n’était pas de bon conseil : depuis février 2001 et l’affaire Adji Sarr, Ousmane Sonko tombe souvent de Charybde à Scylla dans sa communication et verse dans un radicalisme rédhibitoire pour échapper au jugement des siens ; ainsi, par exemple, énumérer des morts entre mars 2021 et le 17 juin 2022 sans établir un lieu entre eux et ses sorties mortelles démontre une maladresse dans une thématique tournant autour d’un complot de Macky Sall pour réduire son opposition personnelle à sa plus simple expression. Même si la politique du “Lambi Golo” du président de la République est moralement à réprouver parce que grosse de dangers socio-politiques.
Le 23 juillet donc, Aminata Touré a accepté de relever le défi à elle lancer par Sonko de débattre en posant non une offre sur laquelle elle est d’accord, mais des préalables, afin que nul n’en ignore :

« 1. Qu’il renonce publiquement à la violence sous toutes ses formes et se sépare des insulteurs qui s’en prennent même à nos chefs religieux ;

2. Qu’il condamne définitivement le Mouvement des Firces démocratiques de Casamance (MFDC), déclare son soutien à notre Armée nationale et reconnaisse le caractère multiethnique de la Casamance comme partie intégrante de la Nation sénégalaise ;

3. Qu’il s’engage à arrêter de dénigrer et insulter nos Institutions ;

4. Comme militante des droits des femmes et des filles vulnérables, j’exige qu’il se lave des accusations graves à son endroit sur un certain dossier pendant.

Une fois ces préalables remplis, on discutera où il veut et quand il veut de tous les sujets en Wolof, en Français et en Anglais ».

Il n’y aura plus de retour.
C’est que la tournure des événements ne joue jamais en faveur de Ousmane Sonko : si l’assertion principale est toujours vraie, il dore la pilule pour la faire avaler. Ainsi de l’affaire pour laquelle certains affirment que le pouvoir a exploité les faiblesses de l’homme : Ousmane Sonko reconnaît lui-même être sorti en plein confinement pour se rendre à Sweet Beauté se faire masser. Le reste est du domaine du secret des dieux. À chaque nouvelle touche, il ajoute une nouvelle couche comme lors des incidents du 17 juin et leur suite : s’il a reconnu les morts et la suite des événements, faits vérifiés, des extrapolations sans queue ni tête sur les causes laissent dubitatif sur l’équilibre de l’homme dont la proximité idéologique avec les incriminés est avérée ; joue-t-il un rôle mal assimilé ou est-il l’objet de manipulation de forces supérieures ?

P. MBODJE