Société : Nouveaux quartiers et délégués
CONTRIBUTION
L’organisation de nouveaux quartiers et délégués
De notre correspondant en France
Traditionnellement, nos sociétés sénégalaises voire africaines sont le rassemblement de populations éparses qui se sont installées par communautés suivant l’importance, la densité et la familiarité afférentes à chaque localité.
Le monde avance rapidement, confronté aux mutations de différentes sortes : culturelles, économiques, sociales et cultuelles.
Les peuples, depuis Mathusalem, ont adopté naturellement l’instinct de cohabitation et du vivre-ensemble ; ces regroupements ont permis à des sociétés de vivre plus longtemps et de façon plus harmonieuse. Les échanges, les entraides et la sauvegarde du patrimoine des peuples ont renforcé leur vécu et leur compagnonnage centenaire..
Ces sociétés, quasiment paysannes, se ressemblent à travers le monde entier. Elles sont différentes les unes des autres, surtout à travers les villes. Les intérêts géographiques, historiques et linguistiques confèrent aux villages une harmonie de vie spéciale et propre à leur spécificité économique sociologique et culturelle.
Le condensé des groupes ethniques renforce le regroupement de telles peuplades et leur donne plus de cohésion et de survie.
Tous les quartiers tendent aujourd’hui vers la modernité plutôt qu’à un simple regroupement de quelques individualités comme dans les villages traditionnels d’autrefois. Les villes regorgent de grands quartiers qui regroupent des milliers de personnes dont la mutation démographique est devenue exponentielle.
L’union fait la force, disait-on. Pour ce faire, le développement de la médecine, de l’agriculture et de l’urbanisme a boosté la démographie au point que l’extension des villages a contribué à l’échafaudage des quartiers devenus populeux. La taille des quartiers varie, mais reste proportionnelle à la nature de chaque ville du Sénégal.
Des chefs de quartiers sont installés au départ et selon des critères affiliés leur l’âge, à leur respectabilité, voire leur notoriété. Les fonctions de notabilité étaient façonnées dans chaque quartier, à partir de critères ancestraux, de sang et de chefferie coutumière. Ainsi, l’imam, le patriarche ou l’ancien et le notable étaient les régulateurs suprêmes des sociétés qui dirigeaient et veillaient sur la marche et le développement de chaque quartier..
Aujourd’hui, tout semble changer progressivement.
De plus en plus, on voit des jeunes et des femmes être les détenteurs de beaucoup de nouvelles fonctions telles les “Ndèye Dara” et “Badiènou Gox”. De plus en plus de jeunes qui ont fait les bancs ou qui se sont investis dans l’apprentissage du Coran deviennent des Imams, et donc des chefs de quartier avec des femmes de réputation venues bousculer tous les us.
Les avancées technologiques, industrielles, le développement scientifique et culturel à travers les âges nous poussent à de nouveaux horizons à explorer.
Nous nous acheminons inéluctablement vers la construction de quartiers modernes.
La concentration des populations doit nous pousser à nous affranchir de certaines contingences et autres difficultés de l’heure. D’où l’idée de la construction dans chaque quartier d’une pharmacie, d’une école, d’un dara … et autres.
Développer une politique de réinsertion des jeunes diplômés, l’organisation familiale et le développement harmonieux des quartiers dépend de notre abnégation à suivre cette voie.
Tidiane SENE,
Toulouse