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Sénégal : Un Plan Marshall ?

Sénégal

Entre cache cache et jeu de mots du FMI

7 milliards, la dette la plus lourde du continent ? Voyons donc ! Faut-il un Plan Marshall pour l’Afrique avec Cheikh Diba ?

Les atermoiements du Fonds monétaire international envers le Sénégal renvoient au jeu du chat et de la souris dans un subtil cache-cache et de jeu de mots.
Dakar qui survit depuis près de deux ans a peut-être trouvé son Marshall et son plan en la personne de Cheikh Diba.

Après avoir longtemps banni le mot de son vocabulaire, le Fonds monétaire international est revenu sur le vocable ce 6 novembre dernier : à l’issue d’une longue mission où il a fallu jouer les prolongations pour mieux jouer sur le psycho-dramatique de la situation, le chef de mission s’est fendu d’un « On n’a jamais vu une dette cachée de cette importance en Afrique ».
Pourquoi seulement maintenant après avoir soigneusement évité le mot ces derniers mois et à quoi joue finalement le FMI avec le Sénégal depuis la nouvelle alternance ?
7 milliards de dollars, la dette cachée ? Comparés aux 12 milliards de l’époque du Plan Marshall de 1948 à 1951,  on comprend alors le recul de l’Afrique sous tutelle des institutions de Bretton Woods : soixante-cinq ans après les indépendances, s’il faut négocier l’aval des gars étoilés pour avoir une honorabilité, c’est à désespérer des dirigeants, surtout de ceux qui prônent une unité africaine hors Afrique, cependant que les autres s’organisent pour mieux structurer le développement ou le sous-développement du continent.

Les théoriciens de la pauvreté

Le deal yankee d’après-guerre pour favoriser les échanges internationaux en sa faveur incline désormais l’Afrique à se pencher sur elle-même. Pour élaborer enfin un plan continental pour lequel le Sénégal s’est principalement battu.

“Le Plan Marshall était un programme d’aide économique américain lancé en 1947 pour reconstruire les pays d’Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Son objectif était de favoriser la reprise économique, de stabiliser la situation socio-politique, de contrer l’influence soviétique et d’intégrer l’Europe occidentale dans l’économie mondiale. Entre 1948 et 1951, les États-Unis ont versé environ 12,5 milliards de dollars, principalement sous forme de dons, à une quinzaine de pays” (Wikipédia).

“Il n’y a pas eu de “plan Marshall de Abdou Diouf” en tant que projet officiel de son gouvernement lorsqu’il était président du Sénégal. Cependant, Abdou Diouf a co-signé en 2012 un appel avec Jacques Chirac lançant un “plan Marshall pour le Sahel”, appelant à un plan de relance économique et de développement pour la région menacée par des troubles. Ce plan n’est cependant pas un plan économique du Sénégal qu’il a dirigé, mais un appel à l’aide internationale (ibid).

Abdou Diouf avait ébauché l’idée d’un plan Marshall pour l’Afrique qui n’a pas prospéré en tant que telle mais qu’il élargira en tant que président en exercice de l’Organisation de l’Unité africaine, avec cette Aide publique au Développement qu’il fallait porter à 0,7% du Produit intérieur brut au niveau des pays membres de l’Organisme de Coopération et de Développement européen ; “L’objectif de 0,7 % n’est atteint que par quelques pays du Nord de l’Europe : la Norvège, la Suède, le Luxembourg, le Danemark et les Pays-Bas“-CADTM.
Sans en épouser formellement la lettre, les différentes activités du ministre sénégalais des Finances et du Budget en respectent l’esprit, soit sous forme d’euro-bonds, d’emprunts obligataires sous-régionaux, ou de Diaspora-bonds.

Maréchal Diba, nous v’là !

 

Pathé MBODJE