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Sénégal : Sursis à exécution

Le projet de loi portant suppression du Hcct et du Cese rejeté

Un gouvernement en danger  et une Assemblée menacée

Pas de surprise pour le rejet de la suppression du HCCT et du CESE : les députés de BBY ont rejeté le projet pour marquer le début de la guerre. Le président de la République Bassirou Diomaye Faye met ainsi le Premier ministre Ousmane Sonko et son gouvernement en danger. Car la question de la motion de censure est sur la langue de chaque député de l’opposition ; les amis de Abdou Mbow agissent avant qu’ils ne soient dissous par le nouveau régime.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,

Cheffe du Desk Société

Le projet de loi portant sur la suppression du HCCT et du CESE a été rejeté ce lundi 2 septembre par les députés de la majorité. Ce rejet n’a pas été une surprise. La validation du projet de loi pouvait passer avec 99 voix. Seuls les 80 députés de la coalition Yewwi Askan Yi ont voté pour la suppression des deux institutions, les 83 députés de BBY ont rejeté le projet de loi.

Pour ce projet de loi, les députés de Benno Bokk Yakaar justifient leur rejet par l’absence de dialogue, qui selon eux devait se faire au préalable. Ils avancent que la déclaration de politique générale du Premier ministre devait précéder ce projet de loi.

L’importance de ces deux institutions est avancée comme argument par le député Abdoulaye Wilane, qui soutient que le Cese et le Hcct doivent demeurer. «Ce projet de loi est inutile et dangereux».

D’autres comme le vice-président de l’Assemblée nationale, Ibrahima Baba Sall, considèrent ce projet de loi comme « une tentative déguisée de dissolution de l’Assemblée nationale ».

Pour échapper à leur dissolution, le président du groupe parlementaire de BBY, Abdou Mbow annonce une motion de censure pour faire dissoudre le gouvernement en premier. L’annonce a été faite par Abdou Mbow ce lundi en prenant la parole à la séance plénière.

Certains citoyens se demandent réellement s’il y a des juristes au sein de BBY. « La loi rétablissant la possibilité de déposer une motion de censure a été promulguée mais n’a pas encore été publiée. Aucune loi ne peut entrer en vigueur avant sa publication. Juridiquement, il est impossible d’introduire une motion de censure avant la publication de la loi organique modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée » lit-on dans les commentaires.

Contacté au téléphone, Bachir, un jeune étudiant engagé pour le Sénégal, propose la dissolution de l’Assemblée nationale. « A ce rythme, le nouveau régime ne pourra pas tenir ses promesses de trouver une stratégie de rentrée d’argent. Et le pays ne va pas avancer parce les députés de l’opposition vont mettre les bâtons dans les roues du gouvernement pour déclencher la colère du Sénégalais. C’est ça l’objectif de l’opposition en ce moment. Pour que le nouveau puisse travailler, il faut impérativement dissoudre ce parlement. C’est la seule solution » soutient le jeune étudiant.

Ces tiraillements entre le pouvoir et l’opposition sont pour madame Sarr un frein pour le développement du pays. D’après Madame Sarr, le seul perdant est le peuple qui va en pâtir.

Le rejet de ce projet de loi portant sur la suppression du HCCT et du CESE constitue un danger pour le gouvernement qui peut être destitué par l’introduction d’une motion de censure. Toutefois, la motion de censure peut perdre sa valeur initiale si le chef de l’Etat reconduit les mêmes personnes aux mêmes postes.

 

Khadidiatou GUEYE Fall