Sénégal : La deuxième heure du choix …
Sénégal
L’heure du choix (la deuxième)…
Nous devinions confusément que l’Assemblée nationale serait dissoute.
La date du 12 septembre 2024 était sur toutes les lèvres.
Les « majorités doivent coïncider » pour permettre à un état de fonctionner. Y compris la « majorité sociale ». Le 17 novembre 2024, date retenue pour les élections législatives, est proche.
Le président de la République, M. Bassirou Diomaye Faye qui a été élu le 24 mars 2024, a annoncé jeudi soir, 12 septembre 2024, la dissolution de l’Assemblée nationale, mise en place à l’issue des élections législatives organisées au mois de juillet 2022.
Il a rappelé sa démarche politique vis-à-vis du Conseil constitutionnel et du Premier ministre, M. Ousmane Sonko nommé le 2 avril 2024. Il a cité l’article 87 de la Constitution sénégalaise.
Les experts et les spécialistes du droit et des sciences politiques écriront sur cette décision et sur ses conséquences immédiates et à venir.
Les points de vue qui seront exprimés ne convergeront pas et c’est heureux car nous sommes en démocratie.
« Que cent fleurs s’épanouissent et que cent écoles rivalisent » (Mao Zedong).
Les « plateaux spéciaux » ont été organisés jeudi soir ( 12/9), immédiatement après l’adresse à la Nation du chef de l’Etat.
Le contexte est « tourmenté » : les « catastrophes de la mer » se multiplient…
Les « catastrophes de la route » se multiplient…
Le « signe indien » (?) doit être conjuré et il le sera…
Le chef de l’Etat (autorité temporelle) a fait des déplacements successifs vers les centres religieux (autorité spirituelle) avant de délivrer son message à la Nation.
La célébration de la naissance du prophète ( PSL) est proche…
Il s’est entretenu avec les guides religieux.
Ils ont prié ensemble pour un « autre Sénégal », un « Sénégal réconcilié »…
Nos mémoires sont encore fraîches.
Le PASTEF, parti politique et son principal leader, M. Ousmane Sonko, ses alliés et ses soutiens où qu’ils aient été, ont payé le « prix fort » pour « changer le Sénégal ».
L’investissement politique du leader du PASTEF a été massif.
Au prix de sa vie…
Il a été soutenu par des millions de Sénégalais.
Le pays a été mis à feu et à sang…
Depuis 2021…
Le Sénégal a frôlé la catastrophe politique et sociale à plusieurs reprises…
Mais le Sénégal, comme toujours, est resté debout et il a choisi et voté en silence le 24 mars 2024, massivement en faveur de l’homme qui a été choisi et désigné par le leader « charismatique » du PASTEF, M. Ousmane Sonko.
Cet homme, M. Bassirou Diomaye Faye, s’est révélé, en quelques semaines, au public sénégalais, à l’Afrique et à l’international : nous ne le connaissions point…
Il a su convaincre et réunir sur son nom des millions de suffrages.
Il a été élu dès le premier tour, le 24 mars 2024, avec 54.28% des suffrages exprimés, à la surprise générale car tout le monde, à l’exception des grands démiurges, attendait et surtout se préparait pour le « deuxième tour »…
Ainsi va la démocratie…
Ainsi va le Sénégal…
N’oublions jamais -l’histoire sera écrite en toutes lettres-le rôle éminemment positif « joué » par l’irremplaçable et respectable Conseil constitutionnel.
Le « dernier rempart » de la démocratie sénégalaise, en ces jours agités et incertains…
La pression populaire, la pression médiatique, la pression internationale et la pression démocratique ont été fortes…
Un rapport de forces inédit s’est joué sous nos yeux « hagards »…
Le « droit a été dit » et il a été dit « in extremis »…
Thémis a sauvé le Sénégal du pire : ne l’oublions jamais…
Le président élu a prêté serment loin de la capitale le 2 avril 2024…
Toutes les prestations de serment qui ont précédé celle du 2 avril 2024 ont été faites « près de la mer »…
La prestation de serment de Diam Niadio, ville nouvelle, devrait rester exceptionnelle.
« L’exception qui confirme la règle ».
Tous ces faits constitutifs du « cycle politique nouveau » étant rappelés, revenons à l’adresse à la Nation…
Devrions-nous nous cacher derrière notre petit doigt ?
Nous devinions confusément que l’Assemblée nationale serait dissoute.
La date du 12 septembre 2024 était sur toutes les lèvres.
Les « majorités doivent coïncider » pour permettre à un état de fonctionner.
Y compris la « majorité sociale ».
Tout retard apporté dans la prise de décision est préjudiciable à la bonne marche du pays…
Nous l’avons vécu et toutes les « affrontements politiques » de ces dernières semaines nous ont rendu perplexes.
Le Sénégal doit avancer.
Le Sénégal doit continuer.
« Le vent se lève, l’heure presse… »
La fin de l’hivernage et de ses nombreux tourments est proche…
Le 17 novembre 2024, date retenue pour les élections législatives est proche.
Les calculs politiques seront nombreux mais les « urgences sociales et économiques » n’attendront pas…
Il faut « inventer » dès aujourd’hui ( 13/9) un « régime transitoire » pour éviter tout blocage de quelque nature que ce soit dans tous les secteurs de la vie économique et sociale.
Ceci n’est pas un rêve car le « chemin s’invente en marchant » (Machado).
La politique est peut-être un métier ?
Mais la politique doit rester « aux commandes » car la décision politique oriente en principe les autres décisions : sociales, économiques et culturelles ( n’oublions pas la culture…).
La politique portée à son point d’incandescence a repris depuis jeudi soir (12/9) à l’échelle du Sénégal.
Nous devrions pouvoir nous interroger sur un « régime politique » conforme aux nouvelles réalités politiques du Sénégal.
« That is the question… »
Plus nous avançons et plus se dessine – en filigrane- les premiers indices d’un « régime parlementaire »…
Ce débat pourrait commencer maintenant et lorsque toutes les conditions seront réunies ce débat pourra être tranché, en toute objectivité.
Les ruptures politiques sont parfois nécessaires.
À quelques 644 km du Sénégal, dans un petit archipel de 4033 km2 – le Cabo Verde- un régime parlementaire fonctionne bien et ce « modèle démocratique » est souvent cité à travers le monde…
L’heure du choix (la deuxième ) sonnera bientôt..
Le Sénégal continue…
Mébévé
13/9/2024