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Sénégal : La chienlit

 

 

Sénégal

A quand le temps

des cerises ?

De notre correspondant en France

Le Sénégal va mal, très mal. On ne sait plus à quel saint se vouer. Tout est confusion et catastrophe.

Dans notre pays, c’est une lapalissade que de vouloir prendre un printemps pour en faire une année sociale. C’est tout le règne du régime actuel qui devrait se circonscrire dans l’optique d’un mandat social. Les Sénégalais croulent dans la misère, l’impunité, le « je-m’en-fichisme » et sous une gouvernance très défaillante imposée à la communauté. 

Rien ne va, et c’est comme si le ciel nous était tombé sur la tête. On n’a plus besoin d’être dans un parti d’opposition pour le constater puisque le marasme ambiant, les dysfonctionnements au niveau de l’Etat, la gabegie et le tâtonnement de l’Etat crèvent les yeux.  

La démocratie sénégalaise souffre dans sa chair. Tout est sujet à supputations, interrogations et querelles intestines.  Le peuple, lui, attend impatiemment de sortir de ce marasme et du règne de cette chienlit indescriptible. 

Les déclarations liées aux droits de marcher, c’est-à-dire de manifester, sont sujettes la plupart du temps à des refus stricts et non motivés. Les meetings sont non autorisés, sauf quand il s’agit du camp du pouvoir, ce qui frise l’insolence, le parti-pris.  

La restriction des libertés est manifeste partout dans le pays d’Abdoulaye Wade. Les organes de presse qui jouaient véritablement la carte de l’équidistance entre le pouvoir et l’opposition sont systématiquement délaissés et mis au ras des pâquerettes.  

Par ailleurs, les journalistes sont vite embastillés pour de simples peccadilles et autres broutilles qui n’émeuvent plus personne, sauf pour ceux-là, inféodés au régime et qui sursautent à chaque fois qu’on crie au voleur ! 

Ce pays souffre d’une maladie incurable, à moins qu’on change complètement de régime en espérant un avenir meilleur. La parole jadis sacrée des chefs ne sert même plus à un clou. On se dédit sans vergogne et on humilie les adversaires politiques pour protéger des malfrats et des politiciens véreux devenus subitement riches comme Crésus. 

La drogue court les rues et le blanchiment d’argent aussi, alors que les Pickpockets à col blanc font main basse sur les deniers publics. Des larrons s’approprient les terres de pauvres paysans, toute honte bue. Les clans dénombrés et affidés au pouvoir central, sous prétexte de bourses familiales, perçoivent des espèces sonnantes et trébuchantes chaque mois, comme si le pays leur appartenait. Des immeubles semblables à des gratte-ciel sont construits à coups de milliards sans que leurs propriétaires ne puissent légitimer la provenance de ressources aussi colossales. 

L’Ofnac et la Cour des comptes, devenus instruments de contrôle désuets, n’ont plus véritablement pignon sur rue.

Pourtant, certains magistrats laissent faire, de peur de perdre leur souveraineté ou leur notoriété. Tous des voleurs !

  A quand alors le temps des cerises ?

Tidiane SENE,

Toulouse