GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Rétro’ 2022 : Adji Sarr, Agit Star

Société-Le Sénégal entre vie et trépas

 

Scandales, viols, meurtres,

détournements,

accusations, arrestations

font le quotidien du pays

L’année 2022 n’est pas une année à oublier de si vite : beaucoup d’événements ont émaillé ce pays cette année. L’affaire Sweet beauté tire en longueur depuis l’ouverture du dossier en 2021 ; elle se promène nonchalamment dans la cour de la justice avec le trafic de passeports, l’arrestation du journaliste d’investigation Pape Alé Niang et la mort de Fulbert Sambou qui, jusque-là, n’a pas d’auteur. La famille de Didier Badji espère toujours apercevoir la silhouette de son fils. Les citoyens attendent que justice se fasse tout en essayant de surmonter tous ces malheurs qui arrivent à leur chère patrie.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société

Le Sénégal passe un sale temps ces derniers moments. Alors que le pays pleure ses jeunes qui ont perdu la vie lors des évènements de mars 2021, l’actualité brûle à cause du rapport de la Cour des Comptes sur le fonds Covid-19.
Comme si cela ne suffisait pas, un trafic de passeports de service éclabousse la responsable juridique de l’ASEPEX Khardiata Tandian, une agence chargée de la promotion des produits sénégalais. Cette affaire a été dévoilée par les services du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

La principale inculpée avait comme modus operandi de confectionner de faux ordres de mission depuis sa machine de bureau, les délivrant à des commerçants, tailleurs et de jeunes passionnés par l’immigration. Elle faisait passer ces derniers comme des directeurs de société. Ce trafic de passeports vient quelque temps après celui des passeports diplomatiques ; le trafic de passeports devient banal car l’impunité marque un grand coup de force.
Le carrefour des scandales est corrélé au Sénégal dans la mesure où les fautifs n’ont aucun souci à se faire pour retrouver la liberté.
Cette situation plus que désolante est surplombée par le degré de « je m’en foutisme »de certaines des autorités du pays.

Rencontré dans une boutique, les écouteurs accrochés à l’oreille, Mor Ndiaye s’intéresse à un rafraîchissement pour se désaltérer. Le prix d’une brique de lait ouvre le débat. Constatant la hausse du prix de certains produits alimentaires, il bascule sur le rapport de la Cour des Comptes sur les fonds de la Covid.
Cet homme est vraiment désespéré de la situation du pays : « Tout l’argent du pays et des Sénégalais se retrouve dans les comptes bancaires des dirigeants. Il nous ont confiné pour détourner notre attention afin de détourner notre argent. Le pire : le nombre de cas n’était que des mensonges. Maintenant qu’ils ont gardé presque la moitié des fonds pour la Covid, ils mènent une vie nantie nous laissant avec nos miettes de revenus. En ce moment où tout est cher, c’est nous le peuple qui subissons la cherté de la vie alors qu’ils n’ont aucune idée de ce que nous vivons ».

Ledit rapport note que « 107.639 tests (ont été) effectués » en 2020 là où le ministère en comptait « 164.236 » à l’époque, soit une différence de plus de 50.000 tests.
Le leurre n’a pas abouti. Les Sénégalais sont maintenant au parfum de cette mascarade.
C’est par la même manière que l’affaire de Sweet beauty a fini par être découverte. La sortie des audios a montré à quel niveau de bassesse ces autorités du pays sont tombées.

Cette femme féministe a perdu sa langue depuis la fuite des audios. Elle ne s’est jamais lassée d’apporter son soutien aux femmes victimes de viols, particulièrement à Adji Sarr qui, selon elle, semblait avoir un cas un peu particulier avec la notoriété de l’accusé.
Sur Facebook, elle montrait son envie de faire tomber tous ceux auraient commis un viol. « Vraiment, je suis choquée, déboussolée, surprise. Tout ce qu’on peut appeler abus de confiance. Tout ce fiasco s’est produit au Sénégal mais je n’en reviens pas. Je me rends compte qu’on a tous été piégés dans un complot qui n’a pour intérêt qu’un groupe de politiciens assoiffés de pouvoir ».

« Vols, complots, incompétences, détournements, agressions, meurtres, disparitions forcées, mensonges, insultes, audios … ces gens-là, je me demande comment ils arrivent à regarder les Sénégalais dans yeux avec tous leurs scandales qu’ils semblent ne plus contrôler ! Et je me demande comment ils arrivent à dormir la nuit. Pourquoi n’ont-ils pas honte de faire partie d’un si triste et pitoyable gouvernement ? La seule explication plausible, c’est qu’ils ne sont pas assez qualifiés pour espérer travailler ailleurs », signe un internaute.

Ce commentaire résume les scandales qui percutent le pays. Les titres de la presse nationale portent soit sur un trafic de passeports, soit sur une affaire d’arnaque ou escroquerie, soit sur un détournement. Le tout avec un dénominateur commun : le mensonge. C’est de scandale en scandale que le Sénégal maille son quotidien depuis le début de l’année. Une nouvelle année se pointe à l’horizon mais la passivité de la justice risque d’encourager ces scandales à poursuivre leur petit bonhomme de chemin.