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Retour au bercail: Quand Macky capitule devant Cissé LO

Après les jeux d’ombres des samaritains proches du Président Macky Sall pour recoller les morceaux, Moustapha Cissé Lô s’est rabiboché et est revenu à de meilleurs sentiments. Le pouvoir a profité de cette brèche ouverte pour dépêcher une forte délégation composée des Ministres Omar Youm, Ministre en charge des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Abdoulaye Ndour, Ministre conseiller auprès du Président de la République et du directeur général des Domaines Mame Boye Diao pour le baptême du fils de El Pistolero.

Cet acte politique qui a certainement obtenu la bénédiction du patron, signe la fin des hostilités et le signal de la réconciliation ? En tout cas, Cissé Lo qui sait mieux que quiconque que la politique est une question de rapport de force en use et en abuse pour parvenir à ses fins. Surtout qu’il ne fallait pas que les bisbilles contre Yakham Mbaye, le directeur général du quotidien national le Soleil et le député Farba Ngom débouchent sur des enquêtes sur les faits de corruption dénoncés par Moustapha Cissé Lô. Pourtant pour moins que la bravade de Moustapha Cissé Lo, Moustapha Diakhaté et Thierno Alassane Sall, respectivement ancien Ministre conseiller et ancien ministre de l’énergie, ont été exclus de l’Apr. Electoralement, l’ancien Président de la commission de la Cedeao n’est pas une foudre de guerre, mais la brebis égarée n’est pas aussi n’importe qui dans l’espace politico-social. Il a du culot et il en sait de trop. Ensuite, le pouvoir central ne peut se payer le luxe d’entretenir un autre foyer de tension à l’issue incertaine, d’autant plus qu’il doit faire face à la dégradation de la situation sociale du pays, la survenue de grandes tensions budgétaires, le piétinement des institutions, et aux manifestations récurrentes concernant les défaillances notées dans la gestion et la distribution de l’eau. En entretenant un flou artistique sur un possible troisième mandat, le Président Macky Sall sait que plus les élections approchent, plus les enjeux de la confrontation avec les forces politiques et sociales vont augmenter. Il lui faut pacifier son parti, en ramenant au bercail le plus turbulent des têtes brulées.

Certainement qu’il a retenu la parenthèse Wade avec les effets dévastateurs des derniers balbutiements de son pouvoir. En effet, le parti du Pape du Sopi dans la situation de 2012 était affaibli par les purges effectuées pendant une décennie. Beaucoup de ses anciens collaborateurs sentant désormais que le rapport de force évoluait, de manière défavorable au pouvoir central, ont voulu prendre leur « revanche » sur le vieux leader, soit en démissionnant du Pds, soit en se « lavant les mains ». Leur logique était très simple : faire perdre tout le monde dans leur ancien camp.

Baye Saliou THIAM