GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Ramadan-Prendre datte avec le sucre

Ramadan et cherté de vie

La rareté de la datte et du sucre inquiète les jeûneurs

Une irrégularité notée dans les chaînes de distribution

A peine le mois de Ramadan entamé que les consommateurs se plaignent d’un manque de sucre sur le marché. Les grossistes s’inquiètent d’une situation que les clients ne pourront pas tenir. Cette même pénurie est notée sur la circulation des dattes. Celle-ci bien, que sur le marché, existe en petite quantité. La hausse du prix se fait progressivement, au quotidien.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,

Cheffe du Desk Société

Le début du mois béni de Ramadan de cette année n’est pas favorable du côté des consommateurs : les produits les plus indispensables à la rupture de jeûne sont devenus les plus rares. Sur le marché, les commerçants s’en plaignent tout comme les consommateurs. Ces derniers n’ont plus de roue de secours. Leur dernière chance consistait à se rabattre sur les grossistes. Mais ces derniers s’empêchent  de leur donner une bonne nouvelle.

Dans la boutique de Amadou, un Guinéen, les femmes font la queue. A tour de rôle, elles achètent des approvisionnements pour le Ramadan. Mais le prix de la caisse de dattes a malheureusement frôlé les limites en 5 jours seulement. Malgré le marchandage torride, le boutiquier campe sur sa position : 11.000 francs dernier prix.

Lasse d’avoir proposé sans succès 10.000 fr pour la caisse de 10 kilos, une cliente finit par acheter la caisse tout en grognant.

D’après Amadou, le boutiquier, la hausse des prix ne se trouve pas de leur côté. En tant que revendeur, il se conforme aux prix des grossistes pour fixer son prix à lui.

Ce vendeur de dattes confirme les propos de Amadou. Du nom de Bachir Guèye, le businessman cumule plusieurs affaires. Il infiltre les métiers en fonction des besoins des gens : « Je suis un homme à 12 métiers, je suis presque dans ce qui répond aux besoins des gens ».

Chaque année, Bachir se lance dans la vente de dattes en gros avec son oncle qui disposait d’un conteneur de dattes. Mais cette année, son oncle n’a pas voulu s’investir dans le business. Il se retrouve alors avec des clients qui se lamentent au téléphone.

Bachir fait savoir que la quantité de dattes sur le marché est minime par rapport au besoin de la population en cette période de jeûne. « Sincèrement, les caisses ne sont pas nombreuses sur le marché. La semaine dernière, juste avant le Ramadan, la caisse était à 8.500 fr. Deux jours après le début du Ramadan, les prix flambent jusqu’à 11.500 fr. Et si les gens n’en profitent pas pour en disposer, ils risquent de l’acheter à 15.000 fr la caisse de 10 kilos », annonce homme aux 12 métiers.

Non seulement les dattes sont chères et rares, mais également le sucre est perdu de vue depuis la première quinzaine du mois de mars.

Le boutiquier Amadou avoue n’avoir aucun sachet de sucre à sa disposition. Il n’a plus de sucre dans sa boutique  : « Il n’y en a pas, voyez par vous-même », nous montrant du doigt les sacs de sucre vides juste à côté des sacs de lait et de riz.

A trois cent mètres de la boutique de Amadou, on aperçoit un grand magasin. Le propriétaire est sorti, mais son fils et son frère maintiennent le rythme. Baïlo, se nomme le fils du propriétaire. Il explique, d’après les informations qu’il a reçues, ce qui est à l’origine de cette pénurie de sucre. « Actuellement, nous ne disposons pas de sacs de sucre. Il ne reste que le sucre importé en gros. Le problème n’est pas à notre niveau, mais entre la compagnie et ses lieux de dépôt. Nous, les grossistes, sommes l’avant-dernière de la chaîne de distribution ; donc il nous est impossible d’apporter des solutions à la demande des détaillants. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a bel et bien du sucre. La compagnie n’a pas cessé la production. Le problème se trouve au niveau de la chaîne de distribution », précise Baïlo, fils du propriétaire.

A la radio du groupe Futurs Médias, un intervenant proche de la compagnie explique qu’une enquête sera faite pour comprendre la rareté du sucre sur le marché surtout en cette période du mois de Ramadan.

Les ménages font face à une hausse du prix des dattes et une pénurie de sucre. Ces deux produits font partie des denrées de première nécessité durant le mois de Ramadan. La rareté de ces deux produits occasionne un début de Ramadan un peu déconcertant chez les musulmans.