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La Ligne du Devoir

Quelles aurores pour le poète et l’ingénieur fou de poésie ?

Message à Amadou Lamine Sall

‘’ Les poètes sauveront

le monde’’

Je suis ingénieur de formation, ingénieur en économie pétrolière, plus précisément, depuis le 1er juillet 1979…
J’ai été formé dans un pays -l’Algérie- qui regorge de gaz naturel et qui a été le premier pays au monde à construire sur son sol, le sol algérien de l’Emir Abd el Kader, une usine de liquéfaction de gaz naturel…
Je vais assister pourtant presque sans ressources physiques car l’âge s’installe à la mise en place au Sénégal, notre pays, d’une industrie pétrolière et gazière…
Tous les cycles se suivent, l’un après l’autre et ils ne coïncident pas forcément…

Nous avons été formés pour la raffinerie de Cayar mais la révolution iranienne de 1978 a tout changé…
Je suis ingénieur mais j’ai toujours aimé et défendu la poésie…
J’ai compris le ” dernier cri ’’ du poète, le poète du formidable recueil ” Mante des aurores ’’…
Quelles aurores se lèvent donc pour le poète et l’ingénieur fou de poésie ?
J’ai entendu votre ” dernier cri ’’ comme j’avais entendu ” le cri primal ’’, celui de l’enfant qui naît au soleil du jour…
Je vous avais alors écrit ” toutes affaires cessantes ’’ car je connaissais bien Ndayane, ce “pays” que vous aimez.
Oui, je connais bien Ndayane car je suis, depuis 2013, un ” marcheur de Poponguine ’’…
Et pour parler comme André Breton, celui qui respire au cimetière des Batignolles à Paris, je dirais même que je suis devenu, malgré l’âge, un ” marcheur considérable ’’…
J’ai écrit en 2013, une ” lettre aux marcheurs de Poponguine ’’…
Elle est toujours affichée – depuis 2013- à l’entrée de l’Eglise St Pierre de Baobabs et il arrive que je trouve de jeunes enfants en train de la lire…
Je suis certain que vous avez écrit, malgré la résidence d’écriture où vous écrivez, au moins “un poème’’ en marchant dans Ndayane, village adossé à la mer…
J’ai traversé, lors des ” marches mariales de Poponguine ’’ tous les villages que vous avez cités : Toubab Dialaw où vivait Paolo et où officie l’artiste suprême, Gérard Chenet, écrivain, sculpteur exceptionnel et bien sûr, comme vous l’avez rappelé, ” créateur de verdure’’
Gérard Chenet qui a choisi de vivre sur une autre terre africaine, Toubab Dialaw, alors qu’il est né le 14 avril 1927 à Port-au-Prince, en Haïti, ce pays lointain où la ” négritude s’est mise debout pour la première fois…’’
Je connais ” Sobo Bade ’’ et l’Engouement
Sobo, Bade : les ” grands dieux vaudous ’’ ne sont jamais loin…
Je connais bien ” l’Ecole des Sables ” de la chorégraphe internationale Germaine Acogny qui a fait aussi les très beaux jours de ” Mudra Afrique’’.
Le ” Christ cosmique ’’ vit aussi quelque part à Toubab Dialaw…
Je vous ai écrit, l’autre matin, pour montrer aussi les connexions que l’homme ignore sur l’Axe de Lumière Sud (ALS) et j’ai décrit le trajet de la lumière, cette fameuse lumière qui voyage à 300.000 km/s, qui voyage plus vite que l’homme…” vision ’’ qui fut la mienne dans Ndayane, lors de ma première marche de Poponguine…
Alors que nous entrions dans Ndayane, j’ai pensé à l’entrée triomphale du fils de Dieu – le Christ Sauveur – dans Jérusalem, le jour des Rameaux, le Christ monté sur un ânon…
Et j’ai expliqué alors que les organisateurs de la marche de Poponguine auraient dû prévoir un ou deux ânes symboliquement à Ndayane, pour permettre aux premiers marcheurs (aucune compétition n’existe cependant) de monter sur les ânes et de refaire l’entrée triomphale du Christ Sauveur dans Jérusalem…
Je n’avais pas terminé ma phrase que j’apercevais, dans une des concessions de Ndayane, un âne attaché…
Ma réflexion, à voix haute, et la scène qui a suivi m’ont perturbé car il y avait un message caché ou voilé (le voile de Maya ?)
Voilà pourquoi j’avais conclu ma contribution par ces quelques mots ” Touche pas à Ndayane ’’…
Vous devez, Cher poète, vous poser mille questions par rapport à mes développements et je vais tenter d’apporter quelques réponses :
1- J’ai lu, un jour, une interview que vous aviez accordée à un journal de la place dans laquelle vous expliquiez que pour fuir les bruits de la ville, il vous arrivait souvent de partir loin dans les villages, et de vous retrouver traversant les villages en charrette…
Cette image, très forte, du poète monté sur une charrette, est restée gravée ans ma mémoire…
Sachez que je garde aussi le souvenir d’une traversée personnelle en charrette (de la Sicap Liberté 1 à la Sicap Liberté 5) en 1972…
J’étais au lycée et j’avais juste 17 ans…
Quel(s) lien(s) me direz-vous?
Je répondrai sans hésiter : Ndayane…
Christ du passé et Jean-Baptiste de ce qui vient…’’ a écrit Malcom de Chazal, le Mauricien, que le poète Léopold Sédar Senghor, président de la République, a fait connaître au Sénégal en tant que peintre, très curieusement lors d’une exposition organisée au Musée Dynamique de Dakar du 23 novembre au 8 décembre 1973.
Or donc, Malcom de Chazal, ingénieur en sucre, formé à Bâton Rouge au Texas, était écrivain, un écrivain révélé en France par André Breton, le surréaliste qui a fait graver sur sa tombe, au cimetière des Batignolles à Paris : ” Ici, je cherche l’or du temps…”
Ndayane est la dernière escale, la dernière marche avant l’entrée dans Poponguine pour les marcheurs qui partent du Cap des Biches.
Du Cap des Biches au Cap de Naze (Poponguine) : ” Le chemin s’invente en marchant…’’ (Antonio Machado)
2- Je ne suis pas ingénieur en travaux publics mais je me pose la question de savoir si l’ouverture des cycles ” gazier et pétrolier ’’ du Sénégal à partir de 2023 (c’est le lien avec le début de mon message au poète…) à St-Louis et dans le Delta du Saloum ne devrait pas nous conduire à créer des ports importants à St Louis et dans la proximité de Sangomar.
3- Il aurait été possible, en étudiant à la fois la grande côte et la petite côte, de réaliser une “chaine de ports’’ au long de l’Atlantique plutôt que de construire le ” gigantesque port de Ndayane ’’ qui fait tant ” pleurer les poètes ’’…
Une implantation optimale avec une gestion optimale : ” Small is beautiful…”
Ainsi va le Sénégal, Cher poète…
Je l’ai écrit : ” Les poètes sauveront le monde ’’…
Amitiés