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Prigojine-Ali Bongo : Bon débarras !

Prigojine-Ali Bongo

Bon débarras !

capitaine Sanogo

Personne ne pleurera sans doute jamais Ali Bongo et Prigojine : Ils ont caricaturé et « abaissé » (Avc) l’Afrique incapable de renouveau en la vidant de ses richesses.
L’intrépide capitaine Sanogo du Mali s’était insurgé à juste raison contre un pouvoir incapable de doter l’Armée de moyens militaires pour défendre la Patrie en danger avec l’invasion jihadiste de 2012 ; l’Afrique elle-même se trouve aujourd’hui sous les traits de Amadou Toumani Touré obligé d’aliéner sa souveraineté et ses richesses pour maintenir une bourgeoisie comprador au pouvoir.
Personne ne regrettera Evgueni Prigojine et Ali Bongo parce que personne n’est surpris par la fin de leur histoire de vie, au chef mercenaire et à ce pantin ridicule : Prigojine et Bongo ont été liquidés, l’un pour avoir défié et ridiculisé le dernier Tsar,  l’autre menacé les intérêts privés étrangers en vacillant logiquement à la moindre consultation populaire.
Détrompons-nous : « la fenêtre gaullienne des pseudo-indépendances n’est pas en train de vivre ses derniers instants». Certes, il y aura une période de transition plus ou moins longue, plus ou moins heurtée qui devrait aboutir à une réelle indépendance des ex-colonies françaises d’Afrique subsaharienne. Il ne faudrait cependant pas sous-estimer la capacité de réadaptation de la France au dernier sursaut de dignité des peuples sous domination ; si « les épisodes kolwésiens ne sont plus de saison », le changement intervenu mardi au Gabon sauvegarde d’abord les intérêts des milieux d’affaires français : « une gestion orthodoxe du pays de Léon Mba ne peut faire perdre à l’ancienne métropole un facteur positif important quant à sa balance des paiements ».
Il est donc de bon ton d’être moins catégorique, surtout en partant du Gabon : la surprise du Niger amène la France à se réorganiser, devant la déception des populations africaines avec cette indépendance qui n’en finit pas : en offrant une porte de sortie à Bongo, Paris raffermit sa main-mise sur le Gabon, d’autant que personne ne regrettera Ali et Prigojine, zombie et mercenaire. Bon débarras.

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La France mal aimée en Afrique subsaharienne ! Pourquoi ? Pour que la France puisse préserver ses intérêts légitimes et j’insiste sur ce qualificatif, elle doit établir des relations correctes avec ses anciennes colonies. À défaut elle sera évincée de partout en Afrique subsaharienne.
La France n’aurait pas conscience que sa politique migratoire choque les populations africaine. Comparée à celle de l’Espagne, elle passe pour un racisme institutionnalisé.
L’Espagne accueille infiniment mieux nos expatriés que notre ancienne métropole.
La dernière : le nouveau ministre de l’éducation, Attal, vient d’interdire, par circulaire, le port du abaya et de la Qamis (tiens : chemise ?).
Certainement que Pape Ndiaye n’aurait pas pris une telle décision. Une des raisons de sa mise à l’écart ; peut-être….

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L’absence inexpliquée de Poutine en Afrique du Sud (23-24 août) sous prétexte d’un mandat d’arrêt international pourrait servir de balise de détresse ou de repère ; elle devait laisser deviner que quelque d’important se tramait : le décès de Prigojine est venu renforcer le doute de certaines chancelleries, française notamment, quant à l’origine « accidentelle » du crash d’un appareil où se trouvait comme par hasard toute la crème de Wagner.
Cette disparition de Prigojine continue une de susciter des interrogations dans le milieu de l’aviation civile.
« Les procédés sont devenus plus raffinés. Beria est passé de mode ainsi que les goulags.
Vladimir Poutine, un nationaliste ombrageux, a bien retenu la leçon sur l’éclatement de l’URSS comme d’ailleurs les Chinois avec Tiananmen.
Prigojine a certainement pris des risques en tentant de mener un coup d’État le 23 juin contre son ancien patron.
Reste maintenant une difficulté si jamais il y’a eu atteinte à l’intégrité de l’avion qui est de construction brésilienne, qui est un « Ambraer ».
Selon les règles de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI), le Brésil doit être membre de la commission d’enquête sur cet accident. Avec la disponibilité des enregistreurs de bord, certaines questions qui pourraient être délicates trouveront des réponses, notamment la ou les causes du crash.
Si les enregistreurs n’étaient pas exploitables, alors l’événement garderait ses mystères ».

P. MBODJE,
avec Ababacar Sadikh DIAGNE,

expert en aéronautique civile, diplômé de Toulouse et du MIT.