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Présidentielle : Rien que des risques

Opinion-Élection présidentielle 2024 au Sénégal

Rien que des risques !

Le prochain président sera celui

qui osera appuyé le bouton « Risque ».

 

Contribution de

Amadou WAGNE,

membre de la cellule Communication

AAR-Sénégal et porte-parole du

Parti politique Awalé du Dr. Abdourahmane Diouf.

Qui ne risque rien n’a-n’aura rien. Jamais cet apophtegme n’a été aussi actuel. L’avenir politique appartient à celui qui prendra plus de risques. Car le sable politique est mouvant. Et on ne peut rien y construire de façon solide. Tout est flexibilité, prudence et risque. Le constat est périlleux mais il est implacable !

Prudence et risque ? Quoi de plus paradoxal ? Mais, c’est la nouvelle réalité politique ! Les joueurs de Realpolitik survivront : « Adapt and survive ». Les règles classiques seront dézinguées. Gloire à ceux qui orienteront leurs barques à temps. À défaut de cela, leurs navires couleront tel le Titanic. Les nouveaux-les hétérodoxes-ont toutes les chances d’éclore : Pape Djibril Fall (s’il est bien conseillé), Ousmane Sonko (c’est une lapalissade), Thierno Alassane Sall, Karim Wade (dans une moindre mesure), Barthélémy Dias (par extraordinaire), Dr. Abdourahmane Diouf (d’évidence). Mais il faudra, pour eux, retrousser les manches. Il faudra « Agir » (clin d’œil à Thierno Bocoum). Ils ne doivent plus être des hommes de réaction, ils doivent incarner l’action et prendre des risques, même les plus saugrenus.

À dire vrai, s’ils restent dans la procrastination, ils seront moulés dans les jurisprudences politiques de Idrissa Seck en 2007 et de Abdoulaye Wade en 1993 : être favori et perdre lamentablement par excès de confiance ou absence de prise de risque véritable. Ces exemples sont relatifs. Vous pouvez en trouver d’autres plus corrects. Tout est relatif, voilà le principe absolu (Auguste Comte, père du positivisme).

Question pour un champion : que recouvre l’expression « Prendre un risque politique » ? Pour l’heure, je ne m’y prononcerai. Je vous laisserai commenter. Toutefois, comprenons-nous bien : le régime en place est prêt à prendre tous les risques pour résister à la tempête du changement. Ils sont convaincus de leurs stratégies et ils déroulent sans crainte.
L’opposition est organiquement mitraillée par des gens qui ne veulent que la pérennisation du système. Ils s’opposent selon la conjoncture. Ils s’opposent pour une posture mais ils feront bientôt état de leur grand jeu.

Pensez-vous vraiment que les libéraux se feront la guerre ?

En effet, les libéraux ne se font pas la guerre ! C’est une construction conjointe de paix perpétuelle (E. Kant, M. W. Doyle et relativement K. Waltz). Ce lobbying acté en 2000 et solidifié en 2012. C’est l’inspiration des productions de F. Hayek : « Croire en la démocratie implique d’abord à la croyance des valeurs plus hautes que la démocratie ». Lesquelles valeurs ? Je laisse la théorie aux plus expérimentés que moi. Toutefois, il faut faire preuve d’amaurose politique pour évaluer le poids de l’opposition avec un paradigme  «macro ». Je l’ai esquissé en haut, rien n’est acquis. C’est un sable mouvant. La construction n’a pas de fondement. Tricherie il y a. Ce n’est pas la faute des ingénieurs mais des maçons : ils ont mis des gâteaux en lieu et place du ciment. Qu’est-ce qu’elle est belle la nouvelle demeure manifeste de l’opposition ! Mais ça ne tiendra pas ! Je le sais, ils le savent. Bref, nous le savons !

D’ici là, attendons les nominations. D’ici là, attendons la configuration factuelle du parlement. D’ici là, attendons les fissures qui deviendront des fractures irréparables pour bientôt. Aussi bien dans le camp du pouvoir que dans le camp de l’opposition. D’ici là, attendons l’aboutissement des négociations subreptices. D’ici là, attendons les grandes retrouvailles. D’ici là, voyons voir ce que réserve l’avion des retours. D’ici là, croisons les doigts. D’ici là, regardons jusqu’où certains sont prêts à aller pour prendre les rênes.

Arrêtez ! Arrêtons de nous voiler la face ! Où sont nos idéologies ? Où sont nos logiques de départ ? Où sont nos principes ? Où sont nos convictions ? Si on enlève nos lunettes, si on rince notre visage saupoudré, on verra bien que peu sont encore fidèles aux principes. La frange importante des hommes politiques a rendu le tablier des principes. ils ont vendu le combat. Ils avaient prêché du Lumumba pour acter du Mandela. D’autres avaient prêché du Mandela pour finir avec du Compaoré. Vous verrez sans doute d’autres qui prêcheront du Gandhi pour se radicaliser en Sankara. Vous comprendrez l’image. C’est le but ! Je ne juge aucunement ces personnages de haute facture qui ont chacun participé dans le rayonnement de l’Afrique avec des méthodes différentes. Oui Gandhi était aussi en Afrique du Sud avant de s’affirmer en Inde avec la « Civil desobedience » en bandoulière.

À dire vrai, tout est à refaire. Tout est à reconfigurer ! Voilà le sens de la stratégie. Voilà le sens d’agir à chaud. Voilà le sens politique qui doit gouverner les gestes de l’opposition. Tout est flou et c’est le vœu pieu du régime en place : nous tenir en haleine événement après événement, événement sur événement, événement dans l’événement, pour nous faire oublier l’évidence. la seule évidence qui vaille : déconstruire avec l’article 27 de la Constitution et construire avec la première ligne de la Constitution du 22 janvier 2001, modifiée (à lire le Préambule et non l’article premier).