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Post-Partum : Maudits soient ces maris !

DEPRESSION POST-PARTUM

L’étape bouleversante

dans la vie de la nouvelle maman

Les maris responsables de la dépression

postnatale de leur femme

Après l’accouchement, les changements sont notés partout. Les nouvelles mamans se voient dans un monde différent. Elles se plient à une mutation subite et sans recours de leur mode de vie. La plupart du temps, elles deviennent dépressives. Cette étape post-partum est une période difficile pour les mamans. Inconscientes de leur état de dépression, elles s’imposent des décisions regrettables. Celles qui ont vécu cette étape s’en ouvrent de manière explicite.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,

Cheffe du Desk Société

Le post-partum est cette période survenant de l’accouchement jusqu’au retour des règles. Elle coïncide avec la fin de la grossesse et l’arrivée d’un nouveau-né. La maman est bouleversée par un tas de mutations physiques et psychiques. Pour les autres, tout va bien mais, en réalité, la maman vit un moment de détresse silencieuse. Pour ces genres de cas, on en parle rarement.

Ndèye Fatou Ndao est maman pour la première fois. Elle a donné naissance à un petit garçon. Son cas est presque général. Elle a vécu une dépression post-partum mais s’en est sortie grâce à sa belle-mère. ” Après mon accouchement, j’étais dépassée par beaucoup de choses ;  déjà que j’étais novice à la situation, je me sentais envahie. La vie de couple se limite à deux. Je n’avais qu’à m’occuper de mon mari et de moi-même. C’est quand bébé est venu au monde que tout a chamboulé. Je devais faire beaucoup de choses à la fois. Je devais sur le coup maîtriser les pleurs de bébé à cause des coliques, m’occuper de lui, changer ses couches, lessiver ses habits, préparer à manger pour monsieur et isolement parce que je devais manger de la nourriture riche en fibres, la vaisselle m’attendait… Je ne dormais presque plus la nuit et durant la journée les tâches ménagères me submergeaient “,  énumère-t-elle.

Ndèye Fatou explique que son manque d’expérience l’a conduite à la dépression : “Je commençais à m’emporter pour un rien et monsieur n’était pas capable de me comprendre. Pour lui, c’était des caprices de femme et des sauts d’humeurs naturels. Pour un rien, je me mettais à pleurer. Parfois, quand bébé pleurait la nuit, je me mettais à pleurer aussi pour me soulager, parce que personne ne m’aidait “.

Pour s’en sortir, elle a dû rejoindre la belle-famille : “J’ai alors décidé d’aller chez ma belle-mère, chose que j’aurais dû faire dès le début. Elle a de l’expérience avec les enfants, c’est elle qui se charge de nettoyer le bébé, de lui faire ses massages et tout. Je ne m’occupais que de la lessive des habits de bébé et de lui donner le sein. Je commençais à me sentir moins submergée. Chez ma belle-mère, j’ai plus de temps pour dormir et récupérer”.

Le manque d’expérience pour les primipares peut être source de dépression post-partum. Pour certains habituées des situations, chaque accouchement est accompagné de causes de dépression.

Amy Ndao est mère de trois enfants. D’après ses explications, elle a vécu et surmonté trois dépressions post-partum. ” La dépression après l’accouchement est une réalité. A mon premier accouchement, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, c’était pareil pour deuxième accouchement dans la mesure où l’intervalle entre les deux grossesses n’a duré que 13 mois. A ma troisième grossesse, alors que je devais m’occuper de mes deux enfants qui étaient encore très petits, j’ai senti un bouleversement subit. Je me suis sentie surchargée. J’avais énormément de choses à faire. La compréhension n’était pas au rendez-vous du côté de mon mari qui me reprochait tout le temps que je ne m’occupais plus de lui. Cette dépression existe bel et bien. Tout ce que je voulais à l’époque, c’était de divorcer pour avoir une charge en moins. Mais c’est avec l’aide de ma sage-femme que j’ai compris ce qui m’était arrivé. J’ai alors envoyé mes deux enfants à Kaolack chez ma petite sœur. et cela m’a permis de cerner mon foyer et de le stabiliser “, soutient Amy Ndao.
Pour Sokhna Aïcha, les hommes sont les premières causes de la dépression des femmes après leur accouchement. Leur soutien est infaillible, mais ils préfèrent s’apitoyer sur leur sort en se prenant pour victimes.

Après l’accouchement, beaucoup de changements s’opèrent chez le physique de la femme. Elle se retrouve avec plusieurs choses à faires en même temps. Alors qu’il y a quelques mois avant, elle respirait l’air de la liberté. Certaines voient leur dépression accentuée par l’attitude des époux qui ne regardent plus leur femmes du même œil. “Après la grossesse, certaines femmes vivent la sécheresse vaginale. Elles ont des vergetures sur le ventre, parfois sur les cuisses ; la sécrétion de la prolactine fait qu’è longueur de journée, les seins coulent. D’où l’odeur permanente du lait sur les habits et sous-vêtements de la maman. Au lieu de nous épauler, nous donner un peu de morale et nous aider à changer les couches de bébé, les hommes sont les premiers à notifier ces changements et n’hésitent pas à passer la journée dehors pour ne pas supporter les pleurs de bébé. Ceci est une parmi les causes de la dépression post-partum : si celui qui est censé t’apporter un soutien te tourne le dos, vers qui se tourner si ce n’est rester à la maison, faire tout toute seule, s’occuper de bébé toute seule et dépérir” dénonce Diouldé, une femme vivant aux Etats-Unis avec sa famille.

Les avis convergent : la dépression post-partum n’est pas un passage obligé si les conjoints et la famille se retrouvent autour de la maman afin de la seconder sur les tâches qu’elle endosse. Mais beaucoup de mamans sombrent dans la dépression parce qu’elles doivent supporter et se conformer aux changements occasionnés par l’arrivée d’un nouveau membre de la famille.