Poème-L’écho des eaux

Poème

L’écho des eaux

De notre correspondant en France

J’entends
Les pleurs tapageurs des vagues
Divagant le long des galets
Sur les rivages
De -Xembé-
Je respire
La fraîcheur salée des déferlantes
Délivrant leurs ondes de fragrance
Sur des rivages aux couleurs
Vermeilles
Je veille
Sur les effluves marins
Que fredonnent les merlins
Insatiables de sardines
Dansant le swing
Semblable aux airs solitaires
Des -Gumbé- velléitaires
Pour inviter des sirènes
Sur la berge des silences
Je compte
Les combats des quartiers
Les saisons hivernales
Aux querelles des -Néwetane-
Tannés de blessures Et colorés de flétrissures
J’entends
Sur les plages
Abritées de marais salants
La clameur guerrière
Et gutturale des piroguiers
Purifiant ma pirogue le Sénégal
De ses dalles de crasses Souillant tout le littoral
Avec ses maux de paresse
Qui envahissent
De leur contagieuse
Fatigue incurable
Les Imams
Debout et dévotieux
Parlementent avec les ciels
Pour séduire les étoiles
Quand des femmes
Tatouées en oriflammes Chantent
Les piroguiers des aurores
Tissant des filets de lumière
Jusqu’au seuil
De l’oubli.

Tidiane SENE,

Toulouse

Ce 09/09/2015 Ici en Occitanie
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Xembé = La plage de l’Ouest vers Rufisque
Gumbé = Danse des femmes lébou
Néwétane = Matchs de football durant la saison de l’hivernage