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Podor: On ne change pas une alliée qui gagne Dossier réalisé par Habite KÂ, Chef du bureau régional de Matam Podor, envoyé spécial

Pistée depuis belle lurette, Aïssata Tall Sall est toujours sur les tablettes de Macky Sall

On ne change pas une alliée qui gagne, tel est le sentiment qui prévaut ici à Podor avec Madame le maire où les populations ont analysé les relations entre le maire et le président de la République depuis au moins 2014.

Certes, Macky Sall a atténué son niveau de culpabilité pour avoir validé avant terme la victoire étriquée de Aïssata Tall Sall en 2014.Alors ceux qui font du bruit ont cru comprendre que le Ponce Pilate du 12 juin dernier leur ouvrait le champ de bataille en se lavant les mains devant les querelles inacceptables à Podor : l’alliée s’impose d’office devant un membre de la famille, surtout si le ministre s’acquitte d’autant de sa tâche qu’elle maîtrise un département pour avoir eu à connaître d’affaires aussi sensibles que diplomatiques.

Sur le plan purement professionnel en effet, ses succès internationaux dans  divers procès en Côte d’Ivoire (généraux Palenfo et Coulibaly), en Mauritanie (président Ahmed Khouna Ould Haydallah et d’autres opposants mauritaniens au président Ould Taya),  au Togo pour l’ancien premier ministre Agboyomé Kodjo et en Europe  (France et au Luxembourg, ..) la plaçaient déjà sur les tablettes des chancelleries.

Pourquoi, Docteur

“Je m’en lave les mains”, aurait déclaré Ponce Pilate au moment de la condamnation à la crucifixion de Jésus Christ. Evidemment, il parlait métaphoriquement, mais il n’était pas si loin de la vérité, puisque des chercheurs grenoblois ont montré que l’acte de se laver les mains abaisse le niveau de culpabilité. L’étude publiée dans la revue internationale Frontiers in Human Neuroscience le 8 février montre également que se laver les mains entraine des comportements moins altruistes.

Certes, le patron a apparemment perdu la main dans le choix des candidats de consensus au sein de la coalition : les candidats à la candidature crèvent les yeux et rendent difficile tout choix logique ; mais, comme il reconnaissait durant le premier mandat, les choix des alliés s’imposent sui generis dans une coalition. Surtout, Macky Sall semble avoir Aïssata Tall sur sa short list dès l’abord, notamment avec les félicitations en 2014 alors que rien ne semblait encore joué face à l’homme d’affaires Mamadou Racine Sy, pourtant investi par le parti du président Macky Sall ; le 7 novembre 2019, Aïssata Tall Sall prend du grade  et devient ministre d’État, envoyée spéciale du chef de l’État avant le sacre du Premier novembre  2020 quand  elle devient ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, une première du genre.

Les querelles récentes pendant la période d’inscription et de révision des listes électorales démontrent la faiblesse du président dans l’autorité de ses choix et penchants. Il était déjà débordé dans le dossier de Podor en mai dernier en affichant une neutralité qui voulait libérer les hostilités.