Pastef : To Be Or Not To Be
Pastef
E Pluribus Unum
Les cadres Pastef se bousculent aux portillons et piaffent d’impatience pour servir : quelle est leur place dans l’architecture du parti ? Et si cette hiérarchie horizontale renforçait la verticalité du pouvoir de Diomaye ?
“La problématique est inéluctable, à la lumière de l’actualité de Pastef, une sorte de remake de l’alternative shakespearienne : to be or not to be. Autrement dit Pastef sera ou ne serait plus“.
La fixation sur Ousmane Sonko pourrait-elle s’estomper avec une hiérarchie horizontale plutôt que verticale, comme le pensent certains majors du Pastef ?
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Pastef doit travailler à l’avènement d’un leadership éclaté. Mais celui doit se construire non pas en opposition ou en rivalité à Ousmane Sonko. Il faut que des patriotes, par leur propre réalisation, se hissent à ce niveau de représentativité politique.
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Ce «Projet» ne peut pas se résumer à la seule personne d’Ousmane Sonko même s’il en est le porte-étendard. Nous nous sommes tous battus avec la même dignité, la même ferveur et avec une implication parfaite ».
Une vague interne serait en mouvement au sein de Pastef qui s’animerait à partir de février, à la veille de l’anniversaire ; elle enrichit la réflexion collective des cadres. Le clapotis en surface du débat officiel n’éclipse pas la houle : «Sur les réseaux sociaux, le ton est conciliant, dans le sens du poil, pour des raisons évidentes ; mais, à l’interne, on se dit les choses telles qu’elles sont».
« Cette problématique est à la fois une actualité et une prospective de se pencher sur un futur éclipsé par la victoire de 2024 mais qui se posait déjà, en tout cas en France, avec l’affaire de Sweet Beauté ».
Le débat à l’interne révèle de vives ressources qui ne demandent qu’à être utiles et qui explique le courroux devant l’appel à la main-d’œuvre étrangère.
« Divers commentaires sur le parti Pastef qui, pour le moins, étonnent : les jugements sur ce parti et notamment sur son leader sont hâtifs, à ce qu’il semble.
Que les préjugés ou l’inimitié envers Ousmane Sonko ne créent pas de distorsions dans les analyses et raisonnements de ceux ont la prétention d’éclairer les autres dans la compréhension de la situation du pays et des démarches et activités des hommes politiques pour ne pas dire des politiciens ; l’arbitre ne doit jamais être inféodé à un camp.
Pour ne pas verser dans la précipitation, que ceux qui ne sont pas partisans de ce parti, très original par rapport à ceux qui ont eu à exercer le pouvoir, comme ceux qui le sont, soient assez charitables pour ne pas accabler dès à présent ces nouveaux acteurs de la scène politique, lesquels portent l’espoir d’une importante partie de la population sénégalaise. Qu’ils soient patients et raisonnables pour attendre une période assez longue qui leur permettra de disposer d’un tableau de bord qui rendrait infaillibles les opinions qu’ils émettraient.
Ceci est l’opinion de celui qui sait qu’il peut se tromper mais qui a la détermination de ne jamais abdiquer sa liberté de penser et réprouve la soumission intellectuelle ».
Ababacar Sedikh Diagne
Sonko devrait être le seul à ouvrir le jeu dans le partage des rôles à l’étage inférieur et à élargir la base de la pyramide Pastef s’il veut l’installer dans la durée : jusqu’ici, la tête moy Sonko, les autres les bras, à quelques rares exceptions où Pastef réagit violemment devant l’outrecuidance de celui qui nomme et qui ne se veut pas seulement Sonko, c’est-à-dire patriote exclusivement. Diomaye moy Sonko, El Malick moy Sonko, etc …? La désignation du président de l’Assemblée nationale semble cependant prouver un glissement dans la tête des militants et le spectacle d’une journée entière suggère que Sonko ne tient plus très solidement la corde : les négociations furent âpres, de 10 à 20 h, pour accoucher de la surprise El Malick et d’un réajustement subséquent de l’attelage gouvernemental.
La fixation sur Sonko devrait se diluer dans la Pléiade des cadres identifiés, localisés, responsabilisés, dans une collégialité qui ne renverrait plus forcément à Ousmane Sonko lui, alpha et oméga de Pastef. Surtout si cette restructuration horizontale permet de libérer Diomaye de son tête-à-tête infernal avec Sonko si cela permet d’être la dernière pièce du puzzle qui se pose au Sénégal depuis bientôt un an : “La Constitution sénégalaise actuelle place le président de la République au « centre du système politique ». C’est la « clé de voûte des institutions ». Les électeurs sénégalais quant à eux pensent avoir confié le pouvoir au président du Pastef. C’est une conviction politique forte… Nous l’avions écrit : « Le Sénégal doit coïncider »… –Vovo Bombyx.
Vague et clapotis utilisés à dessein doivent aussi renseigner sur le puissant désamour des populations devant la migration devenue forte, officielle, clandestine, irrégulière, circonvolutions étant aveu d’un ailleurs qui semble l’emporter sur la fougue de ces dernières années. L’exportation migratoire des enfants du Sénégal vers d’autres terres est un aveu puissant sur lequel le pouvoir doit réfléchir : exporter la contestation est une solution provisoire pour ceux de l’extérieur faisant bouillir la marmite à près de 50 pour cent.
Pathé MBODJE