GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Parrainage : 40 morts en 1963 L'opération a accompagné le Sénégal indépendant

Parrainage

40 morts en 1963

Obtenir la signature de 10 députés pour pouvoir concourir à la Présidence de la République, c’était la quadrature du cercle en 1963 : le Sénégal venait de sortir de la crise avec Mamadou Dia et la chasse aux sorcières et, plus qu’un vaudeville, le parti unique ou unifié ne permettait aucun écart de conduite en faveur d’un éventuel adversaire du candidat de l’Union progressiste sénégalaise.
Moralité : le parrainage est concomitant au jeu politique sénégalais et était déjà une ruse en 1963. Une ruse tragique puisqu’il entraînera mort d’hommes le Premier décembre 1963 lors de la Présidentielle de ce jour-là.

La Cour suprême l’a peut-être compris en  rejetant jeudi dernier la requête de Me Abdoulaye Tine dans l’affaire qui l’oppose à l’Etat du Sénégal, pour « la suppression de l’arrêté n° 004071 du 3 mars 2022 du ministre de l’Intérieur fixant les modalités du parrainage pour les législatives du 31 juillet 2022 ».

L’Union progressiste sénégalaise désigna Senghor comme candidat à l’élection présidentielle lors de son congrès. Les partis de l’opposition, regroupés sous la bannière « Démocratie et unité sénégalaise », concentrèrent leurs forces sur les élections législatives. En effet, pour être candidat à l’élection présidentielle, il fallait obtenir le soutien de dix députés. Or aucun député n’a souhaité soutenir l’opposition.
Senghor sera donc le seul candidat pour la première élection présidentielle du Sénégal, indépendant depuis trois ans. Cette attitude entraînera une forte mobilisation populaire, des milliers de personnes descendirent dans les rues de Dakar pour manifester. Mais les tensions finirent par des fusillades de l’armée qui feront 40 morts et 250 blessés. Senghor accusera ensuite les manifestants d’avoir initié les fusillades, ce que nieront ces derniers.
Wikipédia