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Paralysie cérébrale : Miraculé, Mouhamed !

Paralysie cérébrale

Quand l’enfant gèle         les activité de la maman 

Les massages peuvent donner un résultat satisfaisant chez les enfants souffrant de paralysie cérébrale si la maladie est détectée très tôt. C’est cet espoir de voir son fils devenir un enfant normal que Awa Ndiaye nourrit. Mohamed Lamine Sène, une victime de la paralysie cérébrale âgée de 8 ans, est le fils d’une jeune femme de 33 ans qui a opté de soutenir son enfant et de cesser ses activités économiques. Awa raconte comment elle a appris la mauvaise nouvelle.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,

Cheffe du Desk Société

Je m’appelle Awa Ndiaye et je suis maman d’un enfant victime de paralysie cérébrale. Il s’appelle Mohamed Lamine Sène et est âgé de 8 ans. J’ai 33 ans et j’habite au Poste Thiaroye. Mais je suis originaire de Nioro.

Comment et quand avez-vous su que vôtre enfants souffrait d’une paralysie cérébrale ?

Mon fils est né à l’hôpital de Nioro. A sa naissance, il paraissait être en bonne santé mais au fur et à mesure qu’il grandissait, il commençait à avoir des maux de ventre ; il y avait toujours du sang dans ses selles. A l’époque, j’étais à Mbour en visite chez ma belle-mère. On l’a amené à l’hôpital de Grand Mbour. C’était un dimanche, ils l’ont transmis aux urgences avec des perfusions pour attendre jusqu’au lendemain et faire des analyses.

Lorsque les analyses et l’échographie sont sorties, le docteur nous a dit que Mamadou Lamine avait des problèmes au niveau du nombril ; ils ont effectué une opération le vendredi. Le lendemain, alors que c’était le samedi, ils ont confondu les médicaments en donnant à mon enfant des médicaments destinés aux adultes. C’est ainsi qu’ il a fait une crise. Tout son corps était enflé. Il est entré dans le coma. Mon fils a dormi presque pendant un mois et 20 jours. Mais avant que tous ces problèmes ne surviennent, vers son 6ème et 7ème mois, Mohamed commençait à s’asseoir et apprenait à ramper. C’est entre le 7ème et 8ème mois que les problèmes sont survenus.

Quelle a été votre réaction ?

Lorsque mon enfant s’est réveillé du coma, le docteur lui a fait faire un scanner. Les résultats ont ainsi montré que mon enfant avait une paralysie cérébrale. La maladie a atteint ses nerfs. Le médecin m’a fait savoir qu’il lui fallait des séances de massage jusqu’à ce qu’il ait des améliorations. Ça a été un fardeau pour moi, c’était inimaginable pour moi en tant que jeune maman qui voyait son fils grandir correctement et du jour au lendemain, on t’annonce une si mauvaise nouvelle. J’étais dépassée et en colère à cause de l’erreur médicale que les agents de santé ont commise. S’ils avaient essayé de faire un suivi, ça pourrait être moins grave. Mais ils m’ont laissé à moi-même avec mon enfant sans une prise en charge, ni soutien sans la peine de prendre mon numéro ou de me contacter pour demander des nouvelles de mon enfant.

Quels sont les impacts de la maladie de votre fils ?

Lorsque Mohamed est tombé malade, j’ai suspendu toutes mes activités. A l’époque, je travaillais comme domestique. Il pleurait tout le temps sans cesse, matin midi et soir. Alors je me suis rendue compte que cumuler le travail avec la maladie de mon fils était impossible. Il fallait m’occuper de lui. Maintenant qu’il commence à avoir du mieux, j’entame mes activités. Actuellement, je suis vendeuse de fruits sauvages saisonniers, je me ravitaille à « Syndicat ». Je fais aussi du marchand ambulant. En vrai, mon travail n’est pas fixe, il dépend de la saison. Parfois, j’amène mon fils avec moi. S’il y a une personne disponible, je le laisse à la maison.

Comment parvenez-vous à lui assurer les frais médicaux ?

Je reçois des aides financières de la part des personnes de bonne volonté. Parmi elles, il y en a des personnes que je n’ai jamais connues mais qui ont juste envie de m’aider. Même pour ces massages au Centre national d’appareillage et d’Orthopédie (CNA), c’est une bonne volonté qui lui a fait la prise en charge. Nous demandons juste de l’aide. Si aujourd’hui, l’état de santé de mon fils a connu une amélioration, c’est grâce à ces personnes.

Qu’attendez-vous de l’Etat ?

,,. J’ai envoyé des demandes d’aide à l’ancien régime mais rien n’a été fait. Depuis que j’ai su la maladie dont souffrait mon fils jusqu’à présent je m’occupe de lui avec le soutien de quelques personnes. Néanmoins certaines connaissances me venaient en aide ; elles se soucient de la santé de mon fils. Son papa aussi n’a ménagé aucun effort pour que son fils puisse guérir, malgré tout ce que l’on disait sur la maladie de son fils. Nous demandons à l’actuel régime de nous soutenir car la paralysie cérébrale est une maladie qui nécessite beaucoup de moyens. Nous croyons en Dieu et acceptons la volonté divine. Il faut vraiment être croyant pour ne pas céder. Je demande au président de la République Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane d’apporter leur soutien à ces enfants victimes de paralysie cérébrale.

Quel est votre dernier mot ?

Nous ne demandons que de l’aide pour que nos enfants puissent retrouver leur santé. Nos enfants souffrent beaucoup à cause de cette maladie, et nous les mères aussi nous souffrons aussi bien que nos enfants. C’est très difficile pour un enfant de vouloir jouer comme les autres sans pouvoir le faire, de vouloir manger sans pouvoir le faire. J’insiste encore sur le soutien de l’État. Il y a parmi nous des parents qui peinent à prendre en charge les frais médicaux. L’octroi des bourses familiales mérite une révision afin que ces enfants souffrant de paralysie cérébrale puissent en bénéficier. Certaines familles n’en ont pas besoin. On doit revoir si les bénéficiaires sont les vrais, c’est-à-dire ceux qui sont dans la pauvreté. Je remercie son kinésithérapeute, Docteur Philippe, c’est grâce à lui que Mohamed Lamine a vu une amélioration sur sa santé. Il nous a beaucoup aidé nous parents. Le Docteur Philippe a beaucoup participé à l’amélioration de l’état de santé de mon fils et de beaucoup d’autres enfants. Son objectif est de voir les enfants en bonne santé. Notre président Rawane Samb aussi ne nous a pas abandonnés, il est toujours disponible pour les parents et les enfants.

Propos recueillis par Khadidiatou GUEYE Fall