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La Ligne du Devoir

Panafricanisme, un mot de Henry Sylvester William

Apôtres du Panafricanisme

Une assistance juridique

pour régler des litiges

politiques et financiers 

De notre correspondant en France

Henry

On ne peut pas ne pas parler de certains personnages de la classe dirigeante des pays africains sans se référer aux apôtres du panafricanisme.
Il est difficile de vouloir parler des grands révolutionnaires africains sans se référer à des géants dont Lat Dior Ngoné Latyr, Amilcar Cabral, Mehdi Ben Barka, Nkrumah, Patrice Lumumba ainsi qu’à Abdoulaye Wade et aussi au docteur Amadou Lamine Faye et tous les autres qui se battent pour un tel idéal. L’histoire de ces anciens disparus tourne autour de conflits d’existence avec les colonialistes d’alors.
Vers le début du vingtième (XXIe) siècle, la pensée panafricaniste a germé dans les milieux intellectuels noirs. Cette idée est reçue en écho par des apôtres dont chacun l’imprima de son génie et de son tempérament propres.
On lit dans les archives que Henry Sylvester William fut le premier à concevoir le panafricanisme, et aussi à prononcer le mot.
De Londres ou il est venu s’installer à la fin du XIXème siècle, l’homme né à Trinidad (Antilles britanniques) fut un avocat qui se manifesta par sa fréquentation assidue des Noirs ouest-africains de l’époque, de passage ou résidant en Grande-Bretagne.
Il faut retenir qu’en ces temps-là, il y avait beaucoup de conflits dans certains territoires britanniques comme le Kénya, les Rhodésies et la Gold Coast.
Il fallait donc pour ces précurseurs trouver une assistance juridique afin de régler des litiges politiques et financiers les opposant aux colons européens.
Ce qu’il faut aussi retenir, c’est que William Edward Burghardt Du Bois, mulâtre, occupe une place de choix dans le Mouvement noir aux Etats-Unis et du panafricanisme dont il est qualifié de « père ». Le panafricaniste en chef, Du Bois, dédia sa vie à la cause de la race noire qu’il entendait réhabiliter et émanciper, inspirant ainsi la « Negro-renaissance ».
Pour lutter contre le « Ku Klux Klan » qui organisa le lynchage des Noirs et l’aliénation de leurs droits politiques en 19O5, il fonda le « Mouvement du Niagara », faisant des fois cause commune avec un groupe de « Blancs libéraux » pour fonder en 1908 l’Association nationale pour la promotion des gens de couleur (NAACP).
Libres de tous préjugés raciaux et conscient de l’état de frustration des Noirs, il fallait s’opposer au programme « attentiste » de Booker T. Washington en adoptant les buts et les objectifs du Mouvement du Niagara, à savoir la conquête de tous les droits des Noirs par des moyens non violents et non racistes : « Nous revendiquons pour nous-mêmes chaque droit individuel qui appartient à un Américain né libre, droit politique, civil et commercial ; et tant que nous n’aurons pas obtenu ces droits, nous ne cesserons jamais de protester et d’assaillir les oreilles de l’Amérique. La bataille que nous livrons n’est pas pour nous seuls, mais pour tous les vrais Américains ».
Au finish, le but de Du Bois était de parvenir à l’intégration totale du Noir à la société américaine dans l’égalité des races, point de vue opposé à l’acceptation de la ségrégation prônée par B.T. Washington.

Mais il est en revanche combattu par ceux qui, en réaction à la ségrégation blanche à l’endroit des Noirs, tombaient dans un racisme inverse : anti-Blanc.

 

Tidiane SENE,
Toulouse