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Ousmane Sonko : “Monsieur le Premier ministre”

Ousmane Sonko rêvait d’être président

 

“Il est le meilleur Premier ministre

de l’histoire du Sénégal”

____________Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République

Celui qui rêvait d’être président et qui se retrouve Premier ministre devrait pouvoir occuper pleinement la fonction. Il a aujourd’hui la mission historique de prouver aux Sénégalais que qui peut le plus peut le moins, surtout qu’il est aujourd’hui “le meilleur Premier ministre de l’histoire du Sénégal”, Bassirou Diomaye Diakhar Faye dixit. Qu’importe si, dans sa générosité, il bouscule le protocole et piétine, comme un gros éléphant dans un magasin de porcelaines : il reste où il est et le président n’est nullement offusqué de certaines brusqueries qui irritent quelque part. L’amitié qui les lie, plus vieille que le président ne veut le reconnaître, explique cette tendresse qui veut renforcer les pouvoirs du Premier ministre, peut-être pour une question d’ombrage et de berceau au sommet de l’Etat.

Ousmane Sonko Faye

Bassirou Diomaye Faye a deux épouses :  avec la première, Marie Khone Faye, originaire de Ndiaganiao, le couple a une fille ainsi que trois garçons dont l’un est prénommé Ousmane Sonko en l’honneur de son ami le leader du Pastef–Wikipedia.

La chanson est connue :

Ma maison, parmi l’ombrage,
Me sourit comme un berceau.

Mais le président de la République se veut sans ambages : tel François Mitterrand face à Jacques Chirac lors de leur débat télévisé de 1988 qui lui servait du “Monsieur le Premier ministre”, le président Bassirou Diomaye Faye a parlé à Sonko et de Ousmane Sonko, Premier ministre de choix, sans le citer dans son entretien du 13 juillet avec une partie de la presse. Ce ton froid est malheureusement démenti par cet élan emporté envers Sonko dont l’homonyme dort chez son paternel de président.
Qu’importe : pour la deuxième fois et dans les faits, sans tambour ni trompette, le président de la République va ravir la vedette à son Premier ministre qu’il remet poliment à sa place : la rencontre du 13 éclipse par exemple les menaces d’une Déclaration de Politique générale hors cour pour un grand cirque qu’il fallait arrêter au nom de la grandeur de la République, comme la tournée et le mandat communautaire en pays kaki confié au chef de l’État avaient annulé celle du président de Pastef renvoyée sine die. On n’en parle plus depuis lors, même si certaines sources avançaient vers la première semaine de juillet une cartographie d’intervenants éventuels d’un jury populaire devant lequel le Premier ministre Ousmane Sonko proposait de faire sa déclaration de politique générale. Finalement du grand théâtre seulement, comme toujours.
Tel Macky Sall le 3 février dernier, le président de la République s’est voulu garant de la bonne marche des institutions et a pris langue avec le président de l’Assemblée nationale pour trouver une issue favorable à la présentation, par le Premier ministre, de sa Déclaration de politique générale. Le président de la République prend ainsi le dessus sur le président de Pastef ramené à l’endroit, le Premier ministre.

Pathé MBODJE