Ousmane Sonko-Adji Sarr: La France s’en va-t-en guerre P. MBODJE
Le baptême de certaines rues de Ziguinchor serait un viol
Une presse jadis de référence fouille désormais les poubelles des planchers à vacheries, appuyée en cela par une radio et un journal connus pour mettre tout le monde dans la valise et machine à sous du casino de la communication internationale.
La France a choisi de mettre en exergue une histoire de fesses pour laver l’affront subi avec le baptême de certaines rues de Ziguinchor par le nouveau maire Ousmane Sonko.
L’attaque groupée sous la ceinture du Premier mars met grossièrement en scène une histoire de mœurs devenue affaire politique moins par un complot d’État que par la personnalité politique du principal protagoniste. Le pouvoir peine-t-il dans sa communication que Paris veut prendre la relève à la veille de l’anniversaire d’événements douloureux et sanglants : la publicité complaisante et téléologique de l’affaire Adji Sarr étonne moins par le fait en lui-même que par l’ampleur que la presse de l’hexagone veut donner à une affaire somme toute bien ordinaire ; l’Adji pourrait-elle faire Lemoine de Ziguinchor ?
La chronologie enlève au demeurant toute innocence à l’opération : le 16 février dernier dans les rues de Ziguinchor, le capitaine Javelier est tombé devant le Tirailleur, le lieutenant Lemoine a perdu sa tunique devant Thiaroye 44, Seléki 1886 a vaincu le lieutenant Truch et mon Général lui-même en a pris pour son grade en signant l’armistice dans la rue de la Paix.
Débâcle totale
La débâcle devenait totale, dans un contexte continental marqué par un sentiment anti-français, surtout devant un interlocuteur radicalisé par un parcours professionnel et religieux plein d’embûches débouchant sur le repos d’un guerrier qui a cherché à se consoler loin de ses bases, en plein couvre-feu où il se faisait dorloter dans ce qu’il faut bien appeler un lupanar.
Si le raccourci fort simpliste de la presse française pour faire face vole au ras des pâquerettes, il ressemble fort cependant à une action concertée lorsque le pouvoir sénégalais lui-même cherche une solution contre certains opposants qui lui donnent du fil à retordre : l’un passe par Thémis, l’autre par les haut-parleurs.
Adji Sarr au Monde, à Rfi, à France 24, à Jeune Afrique, c’est se prêter au jeu d’un maître de l’ombre tonitruant et volubile, d’autant plus disert qu’il sonne creux, malgré une stylistique ampoulée.