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“Nganalé” : Ces sacrées belles-mères

Le ” Nganalé” peulh

Sacrées belles-mères !

Le Peulh revenu des Lieux Saints de l’Islam honore avant tout la génitrice de son épouse.

MMDIÈNE

Le “Nganalé” des Peulhs pèlerins est convenablement organisé, à la hauteur des circonstances et de la sacralité du cinquième pilier de l’Islam. Dans le “sargall” dû aux épouses.
Les belles-mères veulent jouer le rôle des grandes dames, respectées, avec toutes les apparences de tenues importantes, à honorer dans les campements disparates des tribus peulhes sédentaires au gré des circonstances imposées par les caprices pluviométriques ; les Aladjis peuls revenus des Deux Lieux Saints de l’Islam font tout pour elles, les génitrices de leurs fidèles épouses.
Les concernées sont fières de cette marque de reconnaissance et de considération renouvelée : les premiers cadeaux leur reviennent.
Mais les “nganalés” conservent leur volet poétique, romantique : des maîtres du verbe les parent de toutes vertus et d’abstinence sexuelle rare. Tout se passe dans la sobriété, sans aucune folie dépensière outrancière, ni de belles et nouvelles tenues de circonstance.
Les Aladjis sont honorés, fiers et altiers ; ils affichent des airs d’hommes de foi, privilégiés par le destin et la religion. Le service minimum est assuré, des chèvres égorgées, des plats peu assaisonnés relèvent les goûts exotiques des bols de riz. Mais le thé est servi à longueur de journée d’une maisonnée à l’autre peuplées de bandes de beaux- parents, d’amis de longue date, d’invités de marque et de membres du Comité local de développement. Le réalisme économique prévaut : on recommande la bonne cohabitation entre éleveurs et cultivateurs.

Mamadou Mansour DIÈNE,
Louga