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Moustapha Diakhaté : Un cas d’école

ACTUALITE

L’arrestation de Moustapha Diakhaté devient un cas d’école      de la liberté d’expression

L’attente d’une justice juste sans laxisme ni arbitrage

Le leader du mouvement « Aar Domi Sénégal–Mouvement pour la République et la démocratie », Moustapha Diakhaté, a fait l’objet d’une convocation ce vendredi. Une garde à vue s’en est suivie après son audition avec les enquêteurs de la division de la cybercriminalité. Des membres des organisations des droits humains et des citoyens se sont penchés sur son cas.

Par Sokhna Khadija GUEYE,

Cheffe du Desk Société

L’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar, Moustapha Diakhaté, a été convoqué ce vendredi 22 novembre. Après avoir été entendu par les enquêteurs de la division de la cybercriminalité, il a été placé en garde à vue. En effet, lors d’une émission diffusée sur 7TV, la chaine télévisée de Maïmouna Ndour Faye, il a tenu des propos déplacés sur les Sénégalais. D’après Moustapha Diakhaté, les Sénégalais qui ont choisi Bassirou Diomaye Faye comme président sont un « peuple maudit ». Ces propos lui ont couté une garde à vue avec comme motif « insultes par le biais d’un système informatique envers un groupe se caractérisant par son origine nationale ». Moustapha Diakhaté est connu pour ses sorties brûlantes à l’endroit des personnalités de l’actuel régime. Son arrestation a suscité beaucoup de réactions.

Daouda Mine, journaliste et chroniqueur en droit, explique que, dans cette affaire tout comme dans l’affaire de Adama Gaye, le procureur a appliqué la loi sur Moustapha Diakhaté. Daouda Mine fait savoir dans l’émission de la tfm, qu’une infraction doit toujours interpeller la justice.

Contrairement à Daouda Mine, le directeur exécutif de la section d’Amnesty International au Sénégal, Seydi Gassama, dénonce l’arrestation de l’ancien président du groupe parlementaire de BBY. M. Gassama estime que le nouveau régime use d’un arsenal juridique destiné à museler la parole publique.

Le directeur exécutif de Amnesty International au Sénégal avance que les propos du mis en cause ne devraient pas faire l’objet d’une garde à vue. « La raison pour laquelle on mettrait quelqu’un en prison parce que cette fois il a tenu des propos qui visent tous les Sénégalais -même si moralement ce sont des propos qui ne sont pas acceptés dans la société sénégalaise, ni dans n’importe quelle société- ce n’est pas une raison pour que l’on puisse arrêter quelqu’un et qu’on le mette en prison » a-t-il soutenu. D’après Seydi Gassama, Moustapha Diakhaté doit être remis en liberté. M. Gassama soutient également que les lois qui répriment la liberté d’expression ont été élaborées vers les années 60 et 70, alors qu’il n’y avait pas les réseaux sociaux. Il juge ces lois qui ont arrêté Moustapha Diakhaté inadaptées à la démocratie de la société sénégalaise actuelle.

Pour Alioune Tine, les propos de Moustapha Diakhaté sont typiques d’un opposant qui manque de fair-play. Alioune Tine suggère de l’ignorer au lieu de le mettre en prison.

Ce Sénégalais en anonyme déclare : “Il faut siffler la fin de la récréation. Il a l’audace de défier la République avec arrogance et témérité. Il doit répondre de ses dérapages. Il n’ est pas une voix autorisée pour parler au nom du peuple sans un mandat. Pourquoi il se permet d’insulter tout le monde ?“. Ce citoyen condamne cette liberté excessive sur laquelle Moustapha Diakhaté s’appuie pour ne pas se donner une limite de la liberté d’expression.

Beaucoup d’acteurs politiques comme Macky Sall, Bougane Gueye Dany et Thierno Bocoum ont exigé sa libération alors que son procès est prévu ce 28 novembre 2024. Les Sénégalais attendent de voir dorénavant une justice ni arbitraire ni laxiste, mais une justice juste pour touT le peuple.

Khadidiatou GUEYE Fall