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Mots pour Maux : Afflictions

Chronique

Mots pour Maux

De notre correspondant en France

Je ne suis pas Pathé Mbodj pour une seule seconde penser deviser sur la République, comme lui le ferait en si bon sociologue doublé d’un journaliste éprouvé et adroit quant aux sciences sociales !
S’il m’était facile d’emprunter les mots magiques avec le verbe fascinant d’Elie Charles Moreau, et de façon diachronique traduire haut et fort les maux qui gangrènent la société sénégalaise, je pourrais écrire autrement.
Enfin, s’il m’était aussi aisé d’esquisser des sentences à même de secouer la République à l’image de la plume enduite de curare de Moustapha Touré Askia et pouvoir pourfendre les gueux de «Ndumbélane», je pense que mes dires émanant des mots et des plumes cités ici traduiraient toutes les afflictions dont souffre notre société.

Le Sénégal est à la croisée des chemins, même si personne ne sait exactement ce qui est dans la belle tête rasée d’Abdoulaye Wade, on peut tout de même deviner à juste titre que cet homme-là est sans nul doute un éternel faiseur de rois, quoi qu’on puisse dire.
Pour ceux qui savent, Abdoulaye Wade est un spécialiste des élections pour y avoir consacré plus de temps que beaucoup d’entre nous. Il a concomitamment le don de faire gagner ou faire perdre une élection à quelqu’un.
Peu importe aujourd’hui ! Mais il a un atout qui freine toutes les ardeurs de ses rivaux du pouvoir ou de l’opposition. C’est pourquoi, sans être journaliste, sans être chroniqueur et sans être devin, Wade est bien évidement un spécialiste des choses de la vie, je veux dire des choses politiques qu’il a dans le sang et dans la tête.
Macky Sall se cherche une bouée de sauvetage en jouant encore aux équilibristes, entre les Libéraux de Wade ou les Patriotes de Sonko qui tous deux certainement seront plus susceptibles d’être au pouvoir en 2024 en cas de deuxième (2e) tour. Quel sera le moindre mal alors pour l’APR en cas de défaite du régime, à entreprendre comme option salvatrice, devant les Démocrates du PDS et les Patriotes de PASTEF ?
Car, qu’on le veuille ou non, Macky Sall tentera, au-delà des menaces et pertes humaines lors des joutes électorales prochaines, une troisième candidature puisque cette dernière sera validée par le Conseil constitutionnel.
Si le chef du parti au pouvoir était convaincu de sa non-candidature aux élections prochaines, il serait déjà dans le sillage de préparer un dauphin à l’APR à même de lui succéder. Ce qu’il n’a jamais envisagé, surtout aujourd’hui, à quelques moins seulement de 2024.

Tidiane SENE,

Toulouse