Média : Journée “cent” presse des réseaux sociaux
Média
Une journée « cent » presse des réseaux sociaux
Le combat qui se mène dans la division, dans la frustration
« On aurait dû ressentir la journée sans presse. Mais tel n’est pas le cas : les réseaux sociaux ont pris la relève de la presse depuis longtemps »
Le mot d’ordre de la journée sans presse prévue ce mardi 13 août a été suivi par plusieurs rédactions. Certains médias n’ont pas rejoint la majorité dans leur refus de publier des informations. Cette journée aurait-elle un impact sur la population, sur les journalistes et les initiateurs pour nommer les patrons de presse ?
Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société
Depuis l’avènement des réseaux sociaux, le pouvoir des médias a diminué. Cette journée sans presse était sans doute un moyen de déceler l’aspect facultatif que revêt la presse au regard de la population.
Des citoyens interpellés sur le sujet avancent une absence insignifiante de la presse. « On aurait dû ressentir la journée sans presse. Mais tel n’est pas le cas : les réseaux sociaux ont pris la relève de la presse depuis longtemps » avance Baïdy Dia.
De petite taille et de teint clair, Baïdy est un commercial retrouvé dans une boutique. Il montre une indifférence face aux initiateurs de cette journée. Pour Baïdy, les patrons de presse abusent de leur privilège. « Ce n’est pas parce que l’Etat applique la loi qu’ils se lamentent et se victimisent. Certains patrons de presse étaient couverts par l’ancien régime qui les exploitent à son profit. C’est la rupture maintenant. Il faut être en règle » ajoute Baïdy Dia.
Rokyatou Sèye, une étudiante en Management se félicite de cette journée qu’elle assimile à une journée sans manipulation et sans mensonge. Elle articule : « Vraiment, une journée sans presse ne nous incomodee pas à nous citoyens. Au contraire, nous sommes informés à travers Facebook, X (twitter), tTk tok et autres. Parfois, je me scotche sur les statuts de certains de mes contacts journalistes pour être à jour ». L’administratrice en herbe déplore les prises de position dans le traitement de certaines informations : « Au lieu d’être juste et impartial, il rend visible leur position. Il n’y en a parmi les médias des manipulateurs hors pair, mais les citoyens savent bien utiliser leur raison pour ne pas tomber dans leur piège ».
Le constat laisse comprendre que la journée sans impression de journaux n’affecte en rien le quotidien des Sénégalais, juste que certains vétérans habitués du format papier en souffrent un peu.
Très médiatisée par la presse européenne comme Médiapart, RFI, cette journée sans presse est la preuve palpable qu’une discorde existe entre les patrons de presse, et un malentendu entre les patrons et leurs journalistes.
Sous couvert de l’anonymat, cette journaliste d’une rédaction de la place regrette la situation dans laquelle se trouve la presse sénégalaise. Elle attire l’attention des patrons :« Je me demande si les patrons de presse arrivent à comparer la situation des journalistes et leur situation. Pourquoi pas une journée sans presse quand nous étions gazés et brutalisés sur le terrain ? Là on leur demande de payer des impôts, ils piaillent pour échapper aux mesures fiscales et économiques de l’autorité actuelle et imposer des amnisties fiscales. C’est pourquoi, j’ose dire que cette journée sans presse est initiée par les patrons de presse qui n’ont rien à f… des journalistes. Ils portent ce combat pour leur poche et continuer à vivre de l’argent du contribuable ».
En effet, cette journée qui devrait être marquée par la solidarité du patronat des entreprises de presse permettra de mieux jauger l’objectivité de la presse de part et d’autre dans leur fonctionnement administratif et dans le traitement de l’information.
Khadidiatou GUEYE Fall