Louga : Ses mythes & ses accidents mortels
Louga
Ses légendes, ses anecdotes, ses croyances locales ancrées, ses accidents mortels
Quels liens faudrait-il finalement établir entre les accidents mortels fréquents dans la région de Louga et un cheval blanc que l’on tend sans le voir ou un esprit malfaisant qui protège ses diablotins contre les véhicules qu’il projette violemment dans la nature ?
Mamadou Mansour DIENE
Entre les émigrés refoulés de Lompoul et l’automobiliste qui s’encastre dans un arbre à Guéoul ayant fait cinq victimes mortelles, le réveil a été douloureux et la journée décevante. Une soirée sombre, un département de Louga qui a vécu 48 heures de désespoir et de deuil, un mercredi et un jeudi de tous les états d’âme.
Les voyageurs de Lompoul ont joué et perdu leur pari dans des spéculations désastreuses, alors que l’accident de Guéoul concerne un habitant local et quatre autres décédés d’horizons divers.
Les enquêtes officielles déclenchées permettront de se faire une idée sur l’identité et l’état-civil des victimes ; pour l’heure, on théorise sur l’émigration clandestine et les risques des excès de vitesse après les pluies tombées en 72 heures.
Mais les spéculations interrogent aussi la mémoire collective de Lougatois autour de légendes, anecdotes, croyances locales ancrées pour comprendre les accidents mortels dans cette localité.
Par exemple, un cheval blanc est retenu comme emblème de l’équipe du Ndiambour. A ce qui se raconte, ce cheval, on l’entend trotter une bonne partie de la nuit sans arriver à le voir ; on y croit et les mythes ont la vie dure. Sur l’axe routier entre l’entrée de Guéoul et les premiers périmètres de la capitale de la 8ème région dit-on, un esprit malfaisant dicte sa loi macabre : il y promène ses diablotins qu’il protège contre toutes les marques de véhicules en les repoussant violemment ; l’absence d’un grand marabout de la localité expliquerait ces chocs dramatiques et malheureux.