L’informel en sursis ?
Secteur informel ou activités de survie ?
Faut-il modifier les textes pour les adapter à la réalité et au contexte du pays ou continuer à décalquer ce qui se faisait chez l’ancienne puissance coloniale ?
Les technocrates veulent parfois contraindre la réalité à entrer dans des schémas importés de l’étranger en utilisant sans s’en rendre compte un vocabulaire chargé de préjugés.
La percée fulgurante d’Einstein fut l’abandon de la théorie newtonienne qui manifestement n’arrivait à rendre compte de phénomènes physiques lorsque les vitesses n’étaient plus négligeables devant celle de la lumière.
La réalité têtue comme aurait dit Vladimir Oulianof s’impose dans le secteur économique. Elle est qualifiée d’informel car ne rentrant pas dans les cadres réglementaires relevant quasiment du copier-coller de textes pensés et faits pour des économies très différentes de celle du Sénégal.
Chaque secteur économique a ses barrières d’entrée ; les moins contraignantes du point de vue ressources (économiques et intellectuelles) à mobiliser relèvent de ce secteur dit informel et que je préfère appeler secteur des activités de survie.
Est-il raisonnable d’imposer à un modeste acteur économique sénégalais celles exigées d’un entrepreneur français ?
Je me souviens d’une discussion que j’ai eue avec un parent commerçant. Il l’avait conclue par ces paroles :
“Vous qui avez fait des études vous vivez dans un monde théorique et nous dans la réalité”.
Avait-il tort ?
Récemment, les autorités ont voulu appliquer rigoureusement les textes en vigueur aux entreprises de communication. Force a été de constater que peu d’organes de presse seraient en mesure survivre dans ce contexte.
Alors faut-il modifier les textes pour les adapter à la réalité et au contexte du pays ou continuer à décalquer ce qui se faisait chez l’ancienne puissance coloniale ?
Une question ouverte en attendant la révolution copernicienne dans la réglementation économique du pays.