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« L’hiver-NAGE »Entre Pleuvoir, Prévoir et Foutoir…

« L’hiver-NAGE » au Sénégal

Entre Pleuvoir,

Prévoir et Foutoir…

 

Malgré le déclenchement du plan ORSEC sur l’ensemble du territoire national, après les pluies diluviennes, le doute persiste toujours.

Par Chérifa Sadany Ibou-Daba SOW

Cheffe du Desk Culture

 

 

Une saison des pluies “globalement humide” attendue au Sénégal avait été annoncé par Riad Kawar après le Forum 2022 sur les prévisions de la saisons des pluies pour les zones soudanienne et sahélienne (PRSEASS), tenu au Nigeria, le 25 Avril 2022. Selon Riad Kawar, de fortes recommandations sont sorties de ce forum pour faire face aux risques d’inondations, quant au caractère globalement pluvieux attendu pour la saison des pluies de 2022. Être prêt, à l’avance, pour agir rapidement en cas de début d’inondations.

Trop tard ?

Le 05 août passé, de fortes pluies avec 126 millimètres ont occasionné des inondations à Dakar faisant des morts. Une situation déplorée par Mounir Issa Sonko qui tient pour responsable, l’administration, en l’occurrence celle du cadastre, qui selon lui, a agi au fil des années avec la complicité du gouvernement de 1960 à aujourd’hui.

« Imaginez ! Vendredi passé, j’ai quitté le boulot aux environs de 17h00 depuis le port, mais très tôt j’avais constaté qu’il y avait beaucoup d’embouteillages. Mais à partir du port, il y avait déjà des rumeurs comme quoi au-delà de Colobane, les voitures ne pouvaient progresser. Aussitôt après, j’ai commencé à marcher depuis la gare du TER. Au niveau du pont de Hann, aucun véhicule ne pouvait avancer car l’eau était montée à un haut assez élevé. Nous avons avancé en groupes, à pied ! Et c’est seulement aux alentours de 20h40 que je suis arrivé chez moi. »

« En effet, les projets routiers actuels comme le BRT ne facilitent pas la situation car, en plein hivernage, on se retrouve avec beaucoup d’endroits de la capitale creusés de part et d’autre. À partir de cet instant, l’eau de la pluie se redirige vers des zones à forte concentration humaine ou vers certains axes assez fréquentés comme les autoroutes »,  a dit Mounir.

Il ajoute :  « Je crois en plus que la première cause des inondations est la prédation foncière. Vous remarquerez sur la carte que toutes les zones non æidificandi (zones non habitables) abritent aujourd’hui des populations (elles sont souvent les plus peuplées) ».

Contrairement à Mounir Sonko, l’administrateur de la page La Météo Dakaroise de Riad a une analyse différente de la situation. « Je ne serai jamais contre la pluie … La terre a son mode de fonctionnement qui nous permet de vivre. Aux humains d’arrêter de se prendre pour des dieux à la place de Dieu, d’arrêter de construire dans des zones inondables, d’arrêter de tout bétonner, d’arrêter de déboiser, d’arrêter de s’entasser dans une ville en construisant sur le moindre mètre carré disponible. L’eau a de moins en moins de passages naturels … La situation actuelle est la faute de l’homme, pas de la nature ! » argumente Riad Kawar.

« Il a déjà plu plus que ça à Dakar dans le passé, et c’était pas aussi grave ! Fuir la réalité, ce n’est que reporter l’échéance des conséquences en les aggravant. » termine-t-il.