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Législatives : Wade Maître ès Stratégie

Inter Coalition

Les citoyens pessimistes

sur la sincérité

de  Yewwi-Wallu

Wade paraît vieux mais reste

un crack en stratégie

Au soir des élections législatives, les résultats provisoires ont secoué les réseaux sociaux. Les tendances ont vite provoqué la réaction des citoyens. Sur toutes les langues, l’inter-coalition Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal résonnait. Les résultats officiels en attente n’empêchent pas la population de se prononcer sur la composition de la 14ème législature. L’implication de l’ancien président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, pose le débat. La tranche de la population doute de la sincérité de l’inter-coalition. Une stratégie de Wade pour le retour fracassant de son fils Karim est avancée.

Par  Khadidiatou GUÈYE Fall,

Cheffe du Desk Société

Les premiers résultats globaux des élections législatives paraissent comme un couteau dans le dos de l’opposition. Cette dernière s’est très tôt proclamée vainqueur dans certains bureaux de vote. Alors qu’il s’agit de cumuler le nombre de votes en global d’un département pour définir le majoritaire, provisoirement, sur les 165 sièges, la liste de Benno Bokk Yakaar estime avoir rafler 65 départements du Sénégal. La coalition Yewwi Askan Wi est actuellement à ses 54. Tandis que Wallu Sénégal avec le président Abdoulaye Wade obtient 22 départements. Le problème des Sénégalais à ce niveau repose sur l’opposition séparée.
En effet, l’inter-coalition regroupe deux grandes coalition de l’opposition. Il s’agit de Yewwi Askan wi avec des partis de l’opposition et de Wallu Sénégal avec le PDS. Ces deux coalitions se sont alliées pour augmenter leurs chances d’avoir une majorité de l’opposition à l’Assemblée nationale. Lors de la campagne, l’inter-coalition s’est investie entièrement pour disposer de la majorité des sièges à l’hémicycle.
D’après les cumuls provisoires, l’inter-coalition Yewwi/Wallu peut obtenir plus de la moitié. En d’autres termes, le nombre de députés de l’opposition sera supérieur à ceux de la mouvance présidentielle. Forcément, le pouvoir exécutif se pliera aux décisions du pouvoir législatif. Cette cohabitation risque d’amoindrir le pouvoir du président de la République sur les institutions et de faire des membres de son gouvernement des serviteurs de l’opposition.
C’est l’avis de ce vieux de 70 ans, sous couvert de l’anonymat. Notre interlocuteur trouve qu’il devrait en être ainsi pour que la gestion du pays soit équilibrée. “Si l’opposition dispose de la majorité à l’Assemblée nationale, les votes de lois proposées par le chef de l’État ne seront pas favorables à celui-ci. Si les députés de l’opposition votent une loi, le gouvernement sera obligé d’exécuter. Maintenant, chacun tire de son côté pour se proclamer vainqueur, la mouvance présidentielle ne voudrait jamais recevoir des ordres venant des députés de l’opposition. Mais si la cohabitation est un passage obligé, le pouvoir devra se conformer” soutient le vieux à la retraite.

Néanmoins, une autre probabilité se pose, d’après Monsieur Gadji. L’alternance est le temps fort qui a marqué M. Gadji. Il se rappelle l’époque où le président a accédé au pouvoir. Les malices de Wade dépassent l’imaginable. A son âge, il n’a rien à perdre ou à gagner si ce n’est installer son fils karim wade au pouvoir : “C’est un rusé, il est capable de monter un plan à long terme. L’inter-coalition Yewwi-Wallu est une bonne stratégie pour minimiser les forces du président Macky Sall. Mais est-ce que le compagnonnage qui a porté ses fruits sera maintenu à l’Assemblée nationale ? Quel est l’intérêt de Wade dans tout ça ? Le retour de son fils Karim Wade est pour moi la raison de toutes ses actions. S’il a accepté d’intégrer l’inter-coalition, cela repose sur un but précis. Si une fois à l’assemblée l’inter-coalition Yewwi-Wallu reste en bloc, l’avantage sera d’avoir la main sur certaines décisions du chef de l’État. Mais en politique, toute action a un objectif. Wade peut bien duper Yewwi pour se retrouver avec Benno Bokk Yaakaar à l’Assemblée. Dans ce cas, la majorité sera favorable au pouvoir ; les projets de lois proposés par le chef de l’État passeront”.
Les résultats globaux ne suscitent plus la curiosité des Sénégalais. L’interrogation se situe sur l’avenir de l’inter-coalition, la longévité et la vraisemblance de celle-ci.