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Législatives- La campagne prend eau La pluie démantèle les ponts et routes fraîchement construits

Hivernage

L’inondation bat campagne

La pluie démantèle les ponts

et routes fraîchement construits

Au moment où les partis politiques sillonnent le territoire pour battre campagne pour les élections législatives, les eaux de pluies reprennent elles leur itinéraire. Avec seulement deux pluies, Dakar et sa banlieue flottent dans les eaux, occasionnant une circulation difficile des voitures. Des routes ont été partiellement anéanties par les eaux. Des ponts ont connu le même sort. Les populations réclament de nouveaux canaux d’évacuation des eaux pluviales avant que la situation du mercredi 20 juillet dernier ne se répète et cause d’autres dégâts.

Par Khadidiatou GUÈYE Fall,
Chef du Desk Société

La force de l’eau ne se discrédite plus. Comme chaque année, à la période hivernale, les eaux de pluie saccagent énormément de biens. Cette année, la période a coïncidé avec d’intenses moments de campagne électorale pour les législatives de 2022. À l’occasion, la pluie a dicté sa loi lors de la campagne de Mimi Touré à Mbacké : des trombes d’eau ont dispersé la foule qui était venue assister au meeting de la mouvance présidentielle. Ceci devrait être un clin d’œil pour impliquer dans leur programme les mesures idoines à proposer une fois à l’Assemblée nationale.
Ce mercredi, les lamentations ont été nombreuses. Aucune voiture ne pouvait circuler librement sans recourir à une déviation. De Yoff aux Parcelles assainies en passant par le Pont de l’émergence en direction de Guédiawaye, les dégâts sont flagrants.
Au rond point Case-bi, les voitures allant vers la corniche avaient suspendu leur activité. Le chauffeur d’un clando garé juste en face de la banque explique sa réticence : « Je ne peux pas passer au marché Mame Diarra de Guédiawaye. Aucune voiture ne peut passer par là, à moins de prendre une déviation. Je préfère m’abstenir d’aller dans cette zone quand il pleut plutôt que d’en sortir avec des pannes. C’est le même souci que l’on rencontre sur la nouvelle route construite pour le Brt à hauteur du marché Jeudi de Guédiawaye l, à quelques centaines de mètres du rond point Malibu ». Le constat est que trois jours après la pluie, l’eau demeure intacte. « Heureusement que la route qui sort vers la pharmacie PAI est rouverte, sinon on allait s’arrêter au Golf », glisse-t-il.
En effet, l’image de certaines zones de Dakar a été virale. À partir des réseaux sociaux, on décelait nettement le vain effort des autorités qui projetaient des projets de transport alors que les canalisations n’ont pas été prévues. Ceci est l’avis de Mouhamed Sy, un jeune issu de la banlieue. Il donne l’exemple du pont de l’Émergence : « On doit toujours prévoir la pluie ; une partie du pont de l’Émergence s’est affaissée à cause de la pluie. Là aussi, il faut se poser la question sur est-ce que les préliminaires de construction d’un pont ont été faits ou pas. Les précipitations pour inaugurer avant la bonne heure en sont la cause. On ne peut prendre des milliards pour la construction des routes, encore des milliards pour la lutte contre les inondations et se retrouver avec des dégâts aussi collatéraux. Ce n’est pas possible. Qu’il aide la population à éviter les inondations plutôt que de les laisser devenir sinistrées pour leur venir en aide », plaide le jeune banlieusard.
Les dégâts montrent qu’il faut encore beaucoup à faire pour sortir le Sénégal des inondations récurrentes. Les habitants de Yoff n’ont pas échappé à l’inondation. Près de l‘hôpital Philippe Maguilen Senghor, un subit fleuve bloque la circulation des personnes et des voitures. Les riverains cherchent une échappatoire pour se débarrasser des eaux diluviennes.
Un clic sur le net donnera un aperçu sur l’état gravissime des infrastructures de transport engloutis dans les eaux de pluies.

Des milliards sont éjectés chaque année dans le plan décennal, mais aucun résultat satisfaisant n’est aperçu. Les Sénégalais se plaignent du même problème chaque hivernage.