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Législatives-De l’inquiétude à l’angoisse Faut-il blâmer ou plaindre nos hommes politiques ?

Les élections législatives et la paix

 

De l’inquiétude

à l’angoisse

Faut-il blâmer ou plaindre

nos hommes politiques ?

La situation du Sénégal inspirait une certaine inquiétude ; dorénavant nous sommes envahis par l’angoisse, une angoisse qui s’intensifie au fur et à mesure que l’échéance des élections législatives se rapproche.
En entendant certains, on ne sait s’il faut les blâmer ou les plaindre.
Il est encore temps de rectifier la trajectoire qui très probablement nous amènera à une situation où la préoccupation des uns et des autres serait : Comment protéger sa famille et assurer sa survie ?
Beaucoup parmi nos compatriotes ont observé une réserve par rapport à la politique telle qu’elle est pratiquée dans notre pays, une attitude qui leur est souvent reprochée surtout à ceux qui ont des niveaux de formation universitaire des plus élevés.
Il ne faut pas donner raison à l’adage wolof qui dit : Lorsque les cornes du bélier s’enroulaient, les anciens étaient présents, cependant ils n’en pouvaient mais.
Il est temps de se mobiliser pour que l’essentiel, qui est que la paix, la stabilité et la sécurité du pays, soit préservé.
Il y’a plusieurs options pour dépasser les difficultés actuelles et ce sans que les uns ou les autres perdent la face : nous avons la chance d’avoir des guides religieux qui sont respectés et écoutés. Si, de manière coordonnée, ils intervenaient auprès des dirigeants des partis politiques et auprès du Chef de l’Etat et que cette démarche soit soutenue par les populations, ce dont nous ne doutons guère, un compromis pourrait être trouvé et la paix sauvegardée.
Tenir des élections à la date prévue est certainement important. Cependant, si cela devait compromettre la stabilité et la paix, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle.
Il est encore temps pour que les autorités morales (religieuses) du pays, soutenues par toutes les bonnes volontés, interviennent afin que les acteurs politiques, notamment ceux qui détiennent le pouvoir d’État et aussi ceux qui leur sont opposés, discutent pour trouver un compromis qui, tout en permettant la tenue de ces élections, préserve la paix, quitte à les reporter. Il est souhaitable, sur le plan diplomatique, que les États et organisations proches du Sénégal participent à ces efforts de médiation et d’apaisement, en pensant notamment au Maroc, à la France, aux États-Unis, à la CEDEAO, à l’OIF et à l’UE : avec Macky Sall à sa présidence actuelle, l’UA interviendrait difficilement. Ce qui s’était passé en Côte d’ivoire il n’y a guère doit nous faire réfléchir et nous inciter à la prudence. Nous avons une tradition, une culture et des valeurs à préserver.
Nous supplions les leaders des partis à tenir leurs extrémistes et à éviter, dans leurs discours, tout ce qui peut aggraver les tensions notamment les attaques personnelles.
Une pétition invitant les acteurs politiques à aller vers le compromis pourrait être lancée par les bonnes volontés en parallèle ou en complément de l’initiative suggérée auprès des guides religieux.
À chacun d’y réfléchir.

Ababacar Sadikhe DIAGNE

Ingénieur diplômé de l’Ecole nationale de l’Aviation civile (Toulouse France)

et du Massachusetts Institute of Technology(MIT) Cambridge USA.
Ancien élève des classes préparatoires aux grandes écoles.