GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Législatives : 2022, c’est 2024 Et cela vaut toutes les combines

Législatives : 2022 ou 2024 ?

Combinaisons & Combinazioni

 

Taxawu Ndakaru qui assure l’intérim de Yewwi Askan Wi à Dakar suffit au bonheur de la coalition Benno Bokk Yakaar pour revenir en force dans la capitale en juillet : Alioune Ndoye sur un Plateau d’argent pour la pêche aux voix, l’essentiel est fait avec l’incontournable et omniprésent Bamba partout pour la Médina où il a terrassé une pléiade de super Ndananes de l’Agriculture, du Tourisme, des Impôts et de la caisse de dépôt, sans oublier l’inévitable porte-parole et de le culturel ministre, et ceci de manière constante ; certes, la transhumance post-Locales est à condamner mais le maire de la Médina avait alerté depuis la mort de son oncle et les condoléances qui ont laissé marrons les Verts qui ne s’étaient pas manifestés pour exprimer leur compassion ; d’autant que ce qui se passe en face ne rassure guère une société en quête de morale politique.
Le vaudeville de la liste tronquée de Yewwi Askaan Wi marque ainsi la victoire de Macky Sall sur Barthélémy Dias et Khalifa Sall qui vont subir la même fureur populaire que naguère Moustapha Niass et le regretté Ousmane Tanor Dieng, assisards qui avaient voulu jouer avec l’électeur courroucé de 2012 : ceux qui courent vers le palais de la République ont choisi 2022 et laissé 2024 au président sortant.

C’est en effet la thématique majeure : gagner 2022 alors que 2024 est déjà assuré. Le chronogramme est charmant mais l’électeur ne choisira hors de tout doute que s’il est aussi rassuré sur 2024. 2022, c’est 2024 : le blanc-seing n’existe pas en politique ; ceux qui ont oublié la souveraineté de l’électeur ont fait une mauvaise lecture des indices distribués depuis 2019 dans les centres électoraux à la densité morale élevée.

« On gagnera InchAllah, en trouvant les bonnes combinaisons ».

L’optimisme au niveau de la coalition marron-beige est étonnante : au-delà des « bonnes combinaisons », quelques combinazioni paraissent suffire aux coalisés de tout bord pour remporter les Législatives de juillet prochain. La mise à l’écart de quelques fortes gueules de l’opposition ne saurait suffire au bonheur de Macky Sall : limité constitutionnellement depuis le 24 février 2019, il a accéléré la cadence vers un 3ème mandat en faisant tout …pour le faire croire, pour finir par se plier devant l’appel déchirant de la classe politique. Les signes ont déjà là, d’un voyage à Colombey-les-deux-Eglises  ou à Paris, en 1998, pour rappeler l’homme providentiel que furent de Gaulle et Me Abdoulaye Wade.

En face, Khalifa et C• et les autres ont étalé leurs capacités à manœuvrer qui ne rassurent guère quant à la probité morale des acteurs politiques. Or, l’électeur semble désormais opter plus pour le réel que les chimères.
Macky Sall a choisi la voie de contournement en détournant le vote et les élus réfractaires ; un de ses néo-convertis a théorisé le fait comme un « retour de marrons beiges au bercail », en oubliant l’effet inverse produit. Mais ce qui se fait en face est pire et renforce le repli sur soi de populations ayant perdu tout espoir de trouver une stylistique politique.

P. MBODJE