Le minaret et moi… Lux Mea Lex
Le minaret et moi…
Dialogue des Lumières au-dessus de Dakar
Le mot « minaret » , « manara » en langue arabe, renvoyait à « phare » et donc à la lumière….
Deux phares « dialoguent » au loin de la Grande Mosquée de Dakar : le phare des Mamelles et le phare du Cap Manuel… Mais il y a également pour celles et ceux qui le savent une « autre lumière » qui brille dans la presqu’île du Cap Vert…
Au retour d’un voyage à Kaolack, il y a six ans (2018), à la sortie de l’autoroute, sur le pont en direction du « centre ville » géographique de la capitale (le centre est partout dans la capitale agitée et sifflante), mon regard s’est brusquement posé sur le minaret de la Grande Mosquée de Dakar.
Un édifice religieux à l’architecture arabo-andalouse, inauguré en 1964 par le roi du Maroc, Hassan ll, et par le président Léopold Sédar Senghor, premier président de la République du Sénégal (1960).
La hauteur du minaret est de 67 m ; le minaret reste le lieu privilégié de l’appel du muezzin…
Le minaret surplombe ce bel espace « ondulatoire » qui comprend des « architectures mêlées » : Triangle Sud, Agence BCEAO, BHS, lycée Malick Sy, CESAG et plus récemment la Tour RTS, haute de 60 m.
Chaque ouvrage architectural de cet espace qui vibre est daté ; les architectes et urbanistes (les historiens de l’art et les géographes également) devraient pouvoir nous aider à classer ces belles réalisations architecturales et artistiques.
Un appel discret avait été lancé à deux philosophes, proches l’un de l’autre, afin que « l’esprit philosophique » qui les habite, leur permette de « voir» dans l’espace ce qui relie profondément et spirituellement ces ouvrages architecturaux.
Un point de départ possible serait l’architecture soudano-sahélienne du lycée Malick Sy car elle renvoie à Tombouctou, la ville aux 333 saints.
Les deux philosophes qui se reconnaîtront nous livreront, lorsque le moment viendra, le fruit toujours fécond de leurs réflexions philosophiques croisées.
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Nous sommes le 19 août 2024…
Nous cherchons Malaw depuis hier (18/8).
J’ai « relu » il y a quelques heures que le Rond-point RTS avait été rebaptisé « Rond-point Doudou Ndiaye Coumba Rose »…
Résonances africaines.
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Le minaret et moi : je reviens au « point d’origine» après ce détour.
Lorsque mon regard est « tombé » sur le minaret de la Grande Mosquée de Dakar, j’ai constaté que la tige du minaret, celle qui « porte les trois mondes » selon une des interprétations symboliques donnée à ces « trois présences sphériques » était très inclinée…
Cette inclinaison était devenue pour moi problématique du fait de la présence même dans la capitale de cet édifice religieux historique, respecté et admiré.
Un acte devait être posé et vite…
C’était un vendredi…
Je me suis rendu le lendemain, samedi après-midi, à la Grande Mosquée de Dakar pour leur décrire ce que j’avais pu observer.
Je ne devais probablement pas être le seul à avoir observé le minaret.
Je leur ai tout d’abord présenté mes excuses en leur expliquant que j’étais de confession chrétienne mais que cette « irrégularité géométrique » devait être corrigée dès que possible.
J’ignorais à ce moment précis de ma visite à la Grande Mosquée de Dakar que le mot « minaret » , «manara » en langue arabe, renvoyait à « phare » et donc à la lumière….
Ne l’oublions pas : deux phares « dialoguent » au loin de la Grande Mosquée de Dakar : le phare des Mamelles et le phare du Cap Manuel… Mais il y a également pour celles et ceux qui le savent une «autre lumière » qui brille dans la presqu’île du Cap Vert…
Le « dialogue des lumières » est observable lorsque la nuit tombe sur la capitale…
Ma demande exprimée cet après-midi-là a été réitérée sans répit chaque fois que l’occasion m’était donnée de montrer, de loin, le minaret.
Les symboles attachés au minaret rendaient ma demande chaque jour plus pressante…
Plusieurs mois passèrent sans que cette « irrégularité géométrique » soit réparée…
Et puis un jour, au sortir d’une réunion riche, je pris à nouveau la décision de désigner le minaret de la Grande Mosquée de Dakar à une personnalité importante de notre pays, le Sénégal ; cette personnalité venait de présider la réunion à laquelle j’avais été convié.
Peu de jours s’écoulèrent et le minaret de la Grande Mosquée de Dakar fut « rétabli dans sa géométrie initiale » mais surtout et avant tout dans sa « composante spirituelle »… Nous le devons tous, sans exception de religion, à cette personnalité sénégalaise respectable.
Son nom ne sera pas cité mais cette personnalité sénégalaise reconnaîtra l’acte spirituel posé au sommet du minaret de la Grande Mosquée de Dakar ; mille grâces lui soient rendues.
Au moment où j’ai commencé à écrire ces quelques lignes, l’eau est tombée en abondance du ciel dakarois
Nous sommes le samedi 17/8/2024…
Je viens d’un pays – l’Algérie – où j’ai été formé et où un des plus hauts minarets du monde a été construit :
« La Grande mosquée d’Alger Djamaâ El-Djazaïr revendique le plus haut minaret du monde, d’une hauteur de 265 mètres, avec une plateforme d’observation qui offre une vue panoramique sur la baie d’Alger ».
Le « minaret et moi »….
Le minaret de la Grande Mosquée de Dakar pour des raisons que je peux aujourd’hui comprendre est devenu pour moi « un point fixe » : je l’observe – assis- plusieurs fois par jour…
Vous me permettrez, pour conclure provisoirement, de citer André Breton : « Tout porte à croire qu’il existe un point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et l’avenir, le haut et le bas, le communicable et l’incommunicable cesseront d’être perçus contradictoirement.”
Vovo Bombyx
17/8/2024