Le lundi de Gorguez-« L’émoticulturel » : Le mur du çon
Chronique-Le lundi de Gorguez
La rumeur à la vitesse du son
Malheur donc à celles et ceux qui, guidés par le bon sens, n’ont de cesse d’œuvrer pour que ce pays ne fasse naufrage dans ces fossés de rumeurs océaniques au champ magnétique typique du …Triangle des Bermudes !
L’…”ÉMOTICULTUREL” GAGNE DE L’AMPLEUR PAR LES COLPORTEURS AUX QUATRE VENTS DE RUMEURS POUSSANT SUR UN FERTILE TERREAU RÉSEAU SOCIAL. CE VIRUS CONTAGIEUX SE PROPAGE VITE AU PAYS DE LÉOPOLD S. SENGHOR ! À PEUT-ÊTRE DEVOIR VALIDER SA FAMEUSE THÈSE CONTROVERSÉE : “L’ÉMOTION EST NÈGRE, LA RAISON EST HÉLÈNE” ?
Quand naissait une rumeur, le bouche-à-oreille véhiculaire que Senghor appelait “Radio Sicap-Baobab” la répandait aussitôt aux quatre coins du Sénégal ! Maintenant avec l’éclosion multi-médiatique, ces…faux-bourdons chroniqueurs, allergiques au fact-checking préalable, se la relayent à la vitesse astronomique du…son, souvent sans images sinon de faux montages étayant ces ragots puant le buzz ! Entre-temps, la rumeur s’estompera non sans beaucoup de dégâts avant d’être classée mensongère, comprenez “fake news” !
En 1934, lorsque le poète-prési Léopold Senghor avançait ce point de vue dans “Négritude et Humanisme”, que n’avait-il entendu, par la suite, de la part de ses pairs négrologues de tous horizons, remontés contre lui face à une abomination de la sorte ? Contraint qu’il était, en 1956, de se lancer dans un exercice de charme, tentant de préciser et recadrer sa pensée mal venue ! Aura-t-il pu recoller les morceaux éparpillés, à vouloir s’amender, pour enfin “douer” le Noir (comme le “maître” blanc) d’une raison intuitive et participative dans l’objet avec lequel il fait entièrement corps, là où la raison analytique du Blanc se fait à distance de l’objet ?
(…) Transposant la pensée de Senghor sur son sol natal, l’on n’est pas sans constater ce degré d’émotivité qui prend des proportions virales au Sénégal ! À croire qu’une…” grégarisation panurgissante” des couches sociales y suit son cours d’inhibition progressive de l’esprit critique, loin de “se former en se réformant” selon Gaston Bachelard ! Plutôt, il semble s’accorder avec cette intelligibilité interprétative selon laquelle l’émotivité chez l’Homo senegalensis émousse ses dispositions à faire preuve d’esprit critique ne s’usant que s’il n’est pas porté à s’en servir progressivement faute de l’avoir priorisé comme vaccin immunisant contre cette épidémie vecteur de la pensée unique, avec ça et là quelques nuances de variabilité dans la forme mais de dénominateur commun quant au fond d’une même source !
Malheur donc à celles et ceux qui, guidés par le bon sens, n’ont de cesse d’œuvrer pour que ce pays ne fasse naufrage dans ces fossés de rumeurs océaniques au champ magnétique typique du …Triangle des Bermudes !
Comme disait François Mitterrand : “Il est urgent d’attendre” que le Sénégal, dans toutes ses composantes, sache raison garder pour ne pas faire primer cette émotion quasi-épidermique à toujours s’accrocher aux vessies de l’information rumorée comme lanternes pouvant les délivrer des chaînes de ces ténébreuses cavernes de l’ignorance dans lesquelles voudraient les maintenir ces politiciens sans attaches patriotiques, de mèche avec ces chroniqueurs enclins à ne faire…sources que de mirages dans un désert parsemé d’oasis de rumeurs indignes de foi !
Gorguez DIOP