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La « farce » Covid-19: Tong tongui naat, selon Moundiaye Cissé Sergio RAMOS

Mon Général demande le respect

Un véritable tong-tong des deniers publics », dixit Mondiaye Ciss : 188 milliards ne sont pas encore justifiés sur les 1.000 : les soupçons et accusations de la société civile ont suscité la colère des militaires.

Le président de la République a choisi des militaires pour gérer le Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19. Chahuté par moments pour sa gestion, le Comité de suivi a profité d’un « Atelier de partage et de réflexion sur la gestion du Fonds Force Covid-19 » pour laisser exploser sa colère.

Les nombreuses critiques sur la gestion du Fonds force Covid-19 courroucent véritablement l’équipe du comité de suivi conduite par le général François Ndiaye. Le commandant Mouhamadou Moustapha Sylla, chef de la cellule communication de ladite structure, a élevé le ton pour fustiger ces comportements et attitudes consistant à dénoncer la gestion. « Nous avons eu écho de tous les commentaires sur l’aide alimentaire. Il faut que les gens apprennent à se respecter et à respecter les gens », a mis en garde l’officier supérieur militaire. « Le Général (François Ndiaye) et moi, avec tout notre parcours, nous ne sommes pas là pour jouer au théâtre. Les avions et les voitures que nous avons utilisés ne sont pas l’œuvre de l’État et nous-mêmes. C’est un engagement volontaire et citoyen que nous avons fait », a-t-il martelé.

L’officier militaire, revenant sur leur parcours respectif, jure leur bonne foi. « On a connu la guerre. On a donné notre sang pour le Sénégal. On n’est pas des officiers de chœur. On n’est pas là pour un régime. On n’est là que pour l’Etat qui nous intéresse. On ne va jamais entrer dans la compromission », a clamé Mouhamadou Sylla, invitant les gens à revenir à la raison parce qu’« on va vers la dérive ».

Pour Mouhamadou Sylla, il est déplorable que des gens restent derrière leurs claviers d’ordinateurs ou dans les plateaux de télévision pour raconter ce qu’ils veulent. Le patron de la cellule de communication du comité de suivi du Fonds Force Covid-19 souligne que « l’indiscipline commence à devenir notre sport national ».

Mouhamadou Sylla intervenait au cours d’un atelier de partage et de réflexion sur la gestion du Fonds Force Covid-19, co-organisé par l’ONG 3-D et l’International Budget Partnership (Ibp).

Accusations

Selon Moundiaye Cissé, les populations n’ont pas senti l’impact des fonds, pour la bonne et simple raison que les 1000 milliards ont été gérés dans un laxisme notoire au niveau de certains ministères. « Un véritable tong-tong des deniers publics », a précisé le patron de l’Ong 3-D. Il rappelle que c’est la société civile qui avait exigé du président de la République la mise en place du Comité, sachant qu’avec l’urgence, la dévolution de ces fonds ne devait pas passer par le tri des marchés publics… Moundiaye Cissé souligne que sur 1.000 milliards, seulement 811, 214 milliards ont été engagés. Par conséquent, 188 milliards de frs du fonds n’ont pas l’objet d’une justification sur leur utilisation. Or, soulignent Moundiaye Cissé et ses camarades, « en vertu du nouveau Code de Transparence de la Gestion des Finances publiques, le gouvernement a l’obligation d’informer régulièrement les citoyens de l’utilisation des ressources publiques ; de nombreux déséquilibres remettant en cause sa crédibilité et sa transparence ont pu être constatés, un an après la mise en place de ces fonds ».

C’est autant de soupçons et d’accusations qui ont mis le chef de la cellule de communication du comité de suivi du fonds dans tous ses états.