La déloyauté au bout du chemin Une aventure caillouteuse

AU BOUT DU CHEMIN

Une aventure politique caillouteuse

De notre correspondant en France

On n’aura pas beau attendre la fin de sa carrière politique, pour le quitter inhumainement, ou abandonner son parti sans coup férir. Lui, c’est Abdoulaye Wade, secrétaire général national du PDS.
Résultat des courses : beaucoup d’hommes et de femmes n’aiment pas s’engager dans des formations politiques de crainte d’être blessés ou trahis.
On n’aura pas non plus attendu qu’Abdoulaye Wade et son fils Karim Meissa Wade reviennent au bercail, pour au moins leur dire d’abord en face ce qu’on pense de leur parti, au lieu de se séparer d’eux de sitôt, surtout en de telles circonstances.
La déloyauté qui se dessine très souvent à l’intérieur de nos partis entraine des défections répétées provenant de pleutres politiques, de patriotes qui combattent l’injustice ou de responsables alimentaires qui ont longtemps caché leur boulimie, mais qui seront au fur et à mesure démasqués au cours de différents enjeux électoraux.
Pour certains aventuriers, le chemin est caillouteux et plein d’embuches, ce qui veut dire que la peur d’aller en prison finit par l’emporter sur leur élan soi-disant patriotique, avec de faux sentiments qu’ils disent manifester pour une société démocratique et libre.
Ce qui veut dire que pour être un grand homme politique sincère et reconnaissant, il faut surtout s’armer d’endurance et de perspicacité en dehors de l’éthique et de la morale requises dans une telle aventure.
Malheureusement pour tous les politiciens autour de Wade comme partout ailleurs dans Yewwi Askan Wi ou même Benno Bokk Yakaar, les intérêts crypto personnels valent plus que l’amour d’un compagnonnage durable et sincère entre militants d’un même parti.
Quoi qu’on dise ici, le secrétaire général national Maitre Abdoulaye Wade est un géant de la politique sénégalaise. Il est, à l’image de Richard Neville, un faiseur de rois qui sait et maîtrise presque tous les rouages de la politique, surtout sénégalaise.
Il est aussi un patriote résolu qui a consacré toute sa vie au développement de son pays et de l’Afrique.
Est-il que chaque défection ou chaque départ des rangs du PDS édifie les politicologues consciencieux sur les innombrables difficultés qui émaillent la jungle politique sénégalaise parsemée d’abandons, de trahisons et d’escobarderies.
Il n’y a pas longtemps, le Pastef et le Parti démocratique sénégalais se regardaient en chiens de faïence, tous deux s’arcboutant sur un duel idéologique ou systémique.
Aujourd’hui, l’union sacrée autour des coalitions « Wallu Sénégal » et « Yewi Askanwi » pour démanteler le monstre que constitue leur adversaire au pouvoir est de mise, et quoi qu’on dise, l’espoir est-il permis ? Il est vrai aussi qu’un grand nombre de partis s’intéressent uniquement à la survie de leurs camps. D’autres, c’est vrai, croient au profit plus subséquent qu’on peut engranger dans des coalitions certes trop hétéroclites. Le mal vient aussi du fait que ces formations sont égratignées très souvent de part et d’autre par leurs compagnons de route durant chacune de leurs sorties médiatiques. Pis : les partis subissent une véritable implosion venant de l’intérieur pour une raison ou pour une autre.
Pourquoi les défections ne se manifestent-elles que lorsqu’il y a des joutes électorales ?
Pour l’opposition, le Sénégal va mal, très mal. Les partis politiques se battent beaucoup plus pour se trouver une place au soleil que pour libérer le peuple, fatigué des sempiternels louvoiements de ses dirigeants politiques.
Le pouvoir quant à lui semble verser dans l’indifférence communicationnelle et sur tout ce qui a trait à la formation militante et au devoir intrinsèque des Sénégalais par rapport à tout ce que le peuple doit entreprendre, pour sauvegarder son plein épanouissement.
Il y aura ou il n’y aura pas d’élections à cause des listes de Yewwi et de BBY qui sont forcloses ? L’épreuve est de taille. Notre démocratie tropicale trouvera à coup sûr une parade pour encore et toujours nous émerveiller.

Tidiane SÈNE,

Toulouse