“Inquiet pour l’avenir du Sénégal” Que Dieu le Miséricordieux protège notre cher pays
Projet de loi 10/2021 modifiant la loi 65 / 60 du 25 juillet 1965 portant Code pénal
Inquiet pour l’avenir de notre pays
Je ne pense pas que ce soit une bonne méthode d’édicter des lois, sans un certain recul, suite à des événements qui ont certes posé des problèmes de sécurité et d’ordre. Une loi est faite pour durer et doit avoir une portée et une application générales.
Nous savons aussi que la tentation de détourner l’esprit des lois à des fins de neutralisation d’adversaires politiques peut exister.
La réalité sociologique du Sénégal fait qu’il n’est pas toujours possible d’appliquer les sanctions prévues par les lois à certains groupes ou individus de par les troubles qui pourraient en découler.
Les Sénégalais ne sont encore prêts, comme par exemple les citoyens américains, à une application uniforme de la loi à tous les justiciables. L’ignorer, c’est exposer l’Etat à des reculades potentiellement catastrophiques pour sa crédibilité et son autorité outre l’inégalité des citoyens devant la loi.
Enfin, il ne faut pas ôter aux populations la possibilité de contester pacifiquement les pouvoirs en place lorsqu’ils s’engagent dans des dérives pouvant leur porter de graves préjudices d’ordre moral ou matériel.
Il faut prendre le temps nécessaire à la réflexion sur ce projet de loi eu égard à ses effets sur les libertés individuelles et collectives.
C’est la responsabilité députés de bien évaluer le texte qui leur est proposé et d’y apporter les amendements idoines pour que la loi qui sera adoptée ne trahisse pas l’esprit de la démocratie et obtienne l’adhésion de la majorité des Sénégalais.
Ce serait grave que le cadre de la loi soit un carcan qui empêcherait toute contestation du pouvoir en place.
Ce serait aussi rendre impossibles les alternances sans lesquelles la démocratie serait une vue de l’esprit sans aucune consistance.
Je suis bien inquiet pour l’avenir notre pays.
Que Dieu le Miséricordieux protège notre cher Sénégal.
Amine.
Ababacar Sadikhe DIAGNE