Inondations : Évacuer l’homme, pas l’eau
Inondations
Chassez le naturel, ….
Une nouvelle étude présentée le 17 août dernier conjointement par le ministre de l’Eau et son homologue chargé des inondations confirme ce qui se dit depuis Mathusalem : il faut évacuer l’homme des zones d’eau qu’il a envahies. L’air est connu depuis les promesses de couplage d’élections sous Me Wade et une session spéciale du Parlement consacrée aux inondations. Le politique fait de l’homme le naturel et la nature devient le pathologique.
Restructuration et réaménagement urbains et périurbains des zones inondées de la région de Dakar
Une étude, une autre, menée au lendemain des premières inondations sous le président Macky Sall arrivait à la conclusion principale de la restitution à la nature ce qui appartient à la nature et que la nature reprend de plein droit en ces moments de retour de l’humidité dans la zone sahélienne.
L’hypothèse la plus basse envisagée sous forme de recommandation était en effet le redéploiement des populations des zones inondables et la transformation de ces sites en lacs et autres espaces de loisirs. Serigne Mbaye Thiam et son homologue chargé des inondations n’ont donc pas découvert la poudre à canon en présentant une étude qui arrive à des conclusions arrêtées avec Mathusalem.
Le nom le plus fréquemment avancé pour situer la période d’étude est celle de Alexis Campal, ex-directeur de l’Aménagement du territoire. (Cf. Sud Quotidien du vendredi 22 décembre 201)
L’administration en avait adopté une partie avec un début de solution pour l’aménagement de l’environnement des bassins de rétention en espaces publics de détente, parcours sportifs et aires publiques (journal L’Observateur, Sénégal, No 3581 du 31 août 2015, page 2).
Septembre 2016, comme tous les septembres, est venu rappeler le moment de sortir cette étude des tiroirs avec les fortes précipitations des 5 et 6 qui ont suscité de vives polémiques sur les solutions financières envisagées avec un plan décennal de lutte contre les inondations souvent oublié, retenant pourtant et explicitement une proposition antérieure fondamentale : le relogement des populations sinistrées.
Le Programme décennal de gestion des inondations mis sur pied pour la période 2012-2022, plus politique alors puisque couvrant la durée théorique de la vie de Macky Sall à la tête de l’Etat sénégalais, selon la Loi fondamentale qui exclut plus deux mandats consécutifs.
D’un montant de plus de 750 milliards de FCFA, il est articulé autour de quatre volets :
1-l’amélioration de la connaissance des zones d’inondation,
2-le relogement des populations sinistrées,
3-la planification, l’aménagement des villes
4-et un important aspect relatif au renforcement de la résilience des villes consistant, entre autres, à la réalisation d’ouvrages de drainage des eaux pluviales.
Si 7 points n’ont pas été respectés sur 10 retenus dans le cadre du programme décennal de lutte contre les inondations, les populations continueront de boire la tasse, malgré les fonds engagés.
Le problème n’est en effet pas lié à un misérabilisme d’État qui consiste à envoyer argent et nourriture pour tout mal qui répand la terreur et dont tous les Sénégalais sont frappés. Il est environnemental et dépasse une administration personnalisée donnée qui tournerait autour d’un ou de deux mandats. Certains deviennent alors plus généreux dans leurs propositions : « Il s’agira surtout de créer une toute nouvelle Stratégie d’aménagement du territoire national (2020-2050), suivi d’un Plan directeur d’aménagement du territoire (2020-2025) et d’un Plan opérationnel d’aménagement annuel du territoire pour tout le Sénégal » (𝗗𝗿 𝗕𝗮𝗯𝗮𝗰𝗮𝗿 𝗗𝗶𝗼𝗽 𝗦e𝗰𝗿é𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗚é𝗻é𝗿𝗮𝗹 𝗙𝗗𝗦, le 10 septembre 2020).
La solution imaginée pour Médina Gounass de redéployer les populations et de favoriser une régénération de l’environnement par la constitution de lacs semble être la réalité définitive qui s’impose aux zones inondées de Dakar.
Elle est, sur le plan socio-économique, la voie royale de la lutte contre la baisse de la productivité des agents économiques, la détérioration du cadre de vie et de la santé des populations, la vulnérabilité des ménages qui aboutit à l’augmentation de la pauvreté. Elle devrait être étendue à l’ensemble de la région pour une Restructuration et un Réaménagement urbains et périurbains des zones inondées de la région de Dakar et même de l’intérieur.
Le nouvel espace urbain, périurbain et rural ainsi créé favorisera une bonne hydrographie du Sénégal par une revitalisation de vallées fossilisées par une longue période de sécheresse qui tendrait à sa fin, selon certaines études. Au demeurant, cet espace hydraulique sera aussi une solution à la pénurie et au déficit en eau de la région de Dakar par un système de purification moins onéreux que le dessalement de l’eau de mer avance quelque part.
DAKAR VILLE NOUVELLE
Rapport du 17 août 2023
3.546 cas d’occupation de voies naturelles de drainage d’eaux pluviales
et de zones basses recensés dont 1.349 bâtiments construits
L’évacuation des habitations des zones inondées de la grande banlieue dakaroise semble aujourd’hui…couler de source et se présente comme la solution la plus sage face aux inondations récurrentes de la partie sud de la ville de Dakar : de Mathusalem à Serigne Maye Thiam, toutes les bonnes études ont donné cette recommandation majeure jamais exécutée.
Quelque 300.000 individus sinistrés sont chaque année concernés par une immersion plus ou moins prolongée dans l’eau ; 60.000 personnes parviennent bon an mal an à se recaser de manière provisoire ou définitive grâce à la solidarité des populations du Sénégal, aggravant le mouvement incontrôlé de populations, la baisse de la productivité des agents économiques avec les surcharges imposées, la détérioration du cadre de vie et de la santé des populations, la vulnérabilité des ménages, l’accentuation de la pauvreté. L’hivernage survient à une période de densification sociale avec les vacances scolaires, c’est-à-dire avec la concentration forcée de vie avec les élèves et les étudiants.
Depuis les inondations de Saint-Louis (99), Dakar est constamment sous pression depuis 2005 et, phénomène nouveau, l’intérieur du Sénégal aussi (Kaolack) et toute l’Afrique de l’Ouest (2009).
Ces désagréments se vérifient de Pikine à Cayar et reposent sur plusieurs facteurs d’ordre climatologique, hydrogéologique, pédologique, sociopolitique (infrastructures et aménagements).
Solutions :
1-déplacement Populations
300.000 individus sinistrés
60.000 personnes à recaser
Compensation possible (Financement des réquisitions) :
Les fonds prévus à l’interne et à l’externe pour des habitats sociaux ;
Bailleurs traditionnels (ONU-PNUE)
Partenaires bilatéraux et multilatéraux
Etc.
2. Dakar ville Nouvelle avec une banlieue de 100 kilomètres à la ronde
Réaménagement des zones évacuées :
Parcs naturels avec lacs, Jardins, et lieux de régénération du sol et de l’environnement (espaces boisés)
Réserves vertes autour de Dakar (poumons verts avec parcs, lacs, reboisement, lieux de villégiature, etc.)
3-RECASEMENT SUR DES SITES NOUVEAUX, DE MALIKA A SEBIKHOTANE
Création de logements sociaux, de Keur Massar à Pout, avec comme finalité une remodélisation de la ville de Dakar dont la banlieue se situerait ainsi à près de cent kilomètres à la ronde.
Dakar répondrait ainsi à sa nouvelle vocation, avec les infrastructures qui doivent répondre à l’image d’une ville nouvelle.
P. MBODJE
Prochainement : Niayes, le péril au sodium