Il pleut, ça mouille !

Le début de l’hivernage

Pas de bergeronnettes,

pas de nuées non plus

Les premières gouttes sont tombées.
Elles étaient attendues depuis si longtemps.
Le paysan avait scruté les cieux jusqu’à l’épuisement de ses yeux.
Il n’y avait plus de bergeronnettes mais pas de nuées non plus.
Ces oiseaux aux longues queues et à la vivacité remarquable avaient migré vers l’Europe des Ibères et des Gaulois, fuyant l’hivernage pour ne pas ternir l’éclat de leurs plumages.
Le ciel était resté vide de nuages et d’un bleu profond .
Ngoor le saltigué sollicita Raug Sène par des invocations, des chants et des danses.
Grande fut sa joie lorsqu’il vit le ciel arroser cette terre qui avait subi, des mois durant, les rayons implacables du soleil des tropiques.
Cette terre retrouvera sa verdure à nouveau comme le phénix son plumage brûlé au feu des âtres de Vulcain.
La beauté incomparable de la presqu’île du Cap, véritable nez du Continent sur les rivages de l’Atlantique, pourra, à nouveau, être admirée, contemplée et chantée par les aèdes des temps modernes.

Ababacar Sadikhe DIAGNE
Dakar le 28 juin 2025