GMT Pile à l'heure, Génération Média&Technologies,la ligne du Devoir.

« Une ligne éditoriale très soixante huitarde, une approche iconoclaste sur fond de culture humaniste ».

Hemingway : Le vieil homme et la mort

Ernest Hemingway

Le vieil homme et la mort

Il a survécu à la guerre comme volontaire ou correspondant et à deux accidents d’avion et il avait un vieux fusil, le même, celui de son grand-père

J’ai relu Ernest Hemingway ce samedi matin, 14 décembre, et j’ai écrasé une larme, peut-être en solidarité avec votre faiblesse devant l’auteur qui vous soumet à la crème qui rafle les prix ou qui vous renvoie à l’infiniment grand et l’infiniment petit de Pascal.
Rappelons-le :  Ernest Hemingway a obtenu le prix Nobel de Littérature en 1954, mais il n’a pas fait le «  voyage de Stockholm » pour recevoir son prix. Il fut représenté à la cérémonie de remise du prix par l’ambassadeur des États-Unis.
Le mécène culturel Jean-Michel Seck connu sous le pseudonyme de Vovo Bombyx a oublié l’ouvrage reçu parmi un lot de livres à une fameuse distribution des prix. Il a écrit pourtant un texte intitulé «  L’homme et la mer » en 2020, pour alerter – déjà- sur les nombreux risques liés à « l’émigration clandestine » A cela s’ajoute également un détour de sa vie marqué par un voilier démâté à la dérive, qui avait quitté le port de Praia en 1934, dans cette extraordinaire relation entre le Sénégal et le Cabo Verde.
Double ancrage culturel et peut-être demain triple et quadruple ancrage culturel avec le Portugal et l’Espagne, « Le vieil homme et la mer » ouvrage écrit par Hemingway lui donne l’opportunité d’y voir la mère, dans le fabuleux destin de sa lignée maternelle.
Alioune Seck notre correspondant au Gabon avoue sa « grande faiblesse pour Hemingway : Un régal ! Une friandise intellectuelle !».
Avec Ernest Hemingway en l’espèce, nous ne sommes pas en mer mais sur le plus haut -le mât ?- où tout tinte.
Hemingway a exterminé l’humanité en se suicidant avec sa maladie : il en était la portion incongrue et la totalité : « Nul homme n’est une isle complète en soy-mesme ; tout homme est un morceau du continent, une part du tout… La mort de tout homme me diminue, parce que je suis solidaire du genre humain. Ainsi donc, n’envoie jamais demander : Pour qui sonne le glas ? Il sonne pour toi. » Ernest Hemingway : « Pour qui sonne le glas ? », 1940, Gallimard, France.

La citation est incomplète : il la tient de John Donne, un auteur qui renvoie au français d’un Rabelais, d’un Molière ou d’un Jean Villon : « Nul Homme n’est une Isle complète en soy-mesme ; tout Homme est un morceau de Continent, une part du tout ; si une parcelle de terrain est emportée par la Mer, l’Europe en est lésée, tout de même que s’il s’agissait d’un Promontoire, tout de même que s’il s’agissait du Manoir de tes amis ou du tien propre ; la mort de tout homme me diminue, parce que je suis solidaire du Genre Humain. Ainsi donc, n’envoie jamais demander : pour qui sonne le glas ; il sonne pour toi ».
John Donne.

Lugubre son du tocsin quand le mal, le malin bouleverse nos certitudes erronées. La Bruyère aussi. La mort de La Boétie l’a d’autant ébranlé sur son piédestal que son calcul rénal l’a définitivement coupé de son  stoïcisme.
« Ce sont les derniers mois d’un géant de la littérature que raconte le nouveau roman de Gérard de Cortanze, « Il ne rêvait plus que de paysages et de lions au bord de la mer », éd. Albin Michel) : ou la mort choisie, prématurée, d’Ernest Hemingway, écrit Franck Ferrand le 04 octobre dernier.

Beau sujet de guerre « qu’un logis où lui-même ne rentrait qu’en rampant », comme dit le fabuliste, bel hommage pour un géant de la littérature. Beau refus de l’oubli, au fond des abysses.

« Bonjour, Grand-frère
Tu as écrit un très beau texte que tu devrais publier en créant peut-être une rubrique à nommer.
J’ai lu une biographie de Hemingway il y a quelques années et le fait qu’il ait survécu à plusieurs accidents d’avion m’avait beaucoup impressionné.
Je crois avoir lu il y a longtemps «  Le vieil homme et la mer » mais je n’ai pas gardé de souvenirs.
Je connais mal son œuvre.
J’ai passé quelques heures en 2015 à Keywest où il avait une maison ; je n’ai pas eu la chance de visiter sa maison.
Un de mes cousins germains, Michel Delgado, un artiste plasticien qui a beaucoup de talent, vit à Key West et je devais visiter son atelier
Je pense que tu dois bien connaître l’œuvre de Hemingway et ta façon d’écrire sur lui est extraordinaire »
Nous devrions pouvoir nous mettre bientôt à la recherche des «  liens invisibles » qui unissent trois grands écrivains : Ernest Hemingway, Arthur Cravan ( le surréaliste) et Jacques Vaché de Nantes, un des grands précurseurs du surréalisme avec Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont.

C’est le temps de Noël, Alléluia ! Le Christ est né. Paix sur la terre des hommes !

Jean Michel SECK

alias Vovo Bombyx

avec Pathé MBODJE,

Rédaction centrale

Alioune SECK,

Correspondant au Gabon