HCCT-CESE : Dissoudre, être dissous ou se dissoudre ?
Ça craint au HCCT et au CESE
Le projet « Dissoudre ou être dissous » en marche
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire ce jeudi 29 août pour l’examen du projet de loi portant sur la dissolution du Haut conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE). La volonté du chef de l’Etat de dissoudre ces deux institutions est visible. Les députés de BBY sont face à un projet de loi à deux choix : faire dissoudre ou être dissous.
Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société
Ce lundi 26 août 2024, les services de communication de la présidence de la République ont rendu public un communiqué. Dans ledit communiqué, il est précisé : « Conformément à l’article 63 de la Constitution, le président de la République a transmis au président de l’Assemblée nationale le décret portant convocation de l’Assemblée nationale en session extraordinaire, le jeudi 29 août 2024, pour l’examen du projet de loi portant modification de la Constitution. La modification envisagée porte sur la suppression du HCCT et du Cese ».
La question qui émane de ce décret est de savoir si les députés de BBY vont adhérer par vote à ce projet de loi. Ces derniers, toujours dans la posture de la défensive, ont à perdre s’ils votent contre la suppression de ces institutions. Pour certains, le président de la République est en train de tracer les voies qui vont mener à la dissolution de l’Assemblée nationale comme l’ont proposé Mimi touré, Aïda Mbodj, Guy Marius Sagna entre autres députés de Yewwi Askan Wi.
Les députés de Benno Bokk Yakaar sont ainsi exposés à faire un choix de vote. L’adhésion à ce projet de loi les obligerait à adhérer au fameux « Projet » qui compte revoir une méthode adaptée afin de rationaliser les dépenses de l’Etat. Tapha Diédhiou, un citoyen lambda, est persuadé que la suppression de ces institutions budgétivores est nécessaire pour rationaliser les dépenses publiques.
____Dernière minute
Les députés de BBY pourraient refuser d’examiner la proposition de suppression du conseil économique et social et environnemental et du HCCT. A l’issue d’une rencontre ce mardi, il est ressorti que, parce que le nouveau règlement intérieur adopté n’est pas encore promulgué par le président de la République ils renvoient le pouvoir au refus du Premier ministre de faire sa Déclaration de Politique générale sur la base d’un règlement intérieur pas à jour ; de la même manière que l’Assemblée avait refusé de recevoir le ministre Cheikh Diba, les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets. Impasse ?
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La majorité, en votant pour la dissolution du HCCT et du CESE, impacte directement leurs partisans placés à des postes de responsabilité au sein de ces structures. Mais une autre possibilité s’offre aux collègues de parti de Abdou Mbow : les députés de BBY peuvent rejeter ce projet de loi. Dans ce cas de figure, ils devront s’attendre à ce que le président de la République procède à la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour Tapha, le refus de voter à ce projet est un motif que le président pourrait utiliser contre les députés de BBY.
Sous couvert de l’anonymat, ce monsieur boîtant du pied gauche affirme que le chef de l’Etat piège les députés de la majorité avec cette décision politique intelligente. « Ils sont obligés de suivre le président dans la réalisation d’une promesse de campagne. S’ils refusent, ils vont offrir un argument incontestable au nouveau régime pour les élections législatives ».
Sur la toile, on lit : « C’est une opportunité de rediriger les ressources et de créer un Conseil industriel et technologique comme moteur d’innovation et de compétitivité industrielle pour le Sénégal, aligné avec les ambitions de modernisation de notre économie ».
En effet, la dissolution de ces deux institutions est perçue comme une demande nationale car le Haut conseil des Collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental dépensent en commun plus de 15 milliards FCFA du budget annuel de l’Etat, alors que leur rôle affecte faiblement les conditions de vie du peuple sénégalais.
Khadidiatou GUEYE Fall