Gardons en nous la lumière, Gérard Chenet reviendra

Décès de Gérard Chenet

Un adieu ‘’soleil’’ au monde….

22 novembre 2022 : Gérard Chenet s’est éteint…
Un ” soleil’’ ne s’éteint jamais, il brille pour l’éternité…
Dallas, Conakry, Dakar, Toubab Dialaw, au bout, des vies s’éteignent, comme des bougies…
Un jour, les poètes et les historiens se pencheront, avec patience, sur la date du ” 22 novembre 2022 ’’ car cette date a des ” résonances multiples ’’…
Que signifie-t-elle, à travers les siècles invisibles ?
Le poète Amadou Lamine Sall a écrit des ” lignes de lumière ’’ sur le poète Gérard Chenet qui fut conseiller du poète devenu président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.
La chaîne des poètes est infinie…
Où va la poésie quand elle commence dans une « Ruche » en Haïti, à Port-au-Prince ?
Quel prince mais surtout quelle princesse amérindienne, la princesse Anacaona ?
Gérard Chenet a écrit à Port-au-Prince dans un journal qui avait reçu le nom de ” Ruche ’’…
La suite de l’histoire est connue car cette histoire haïtienne s’est achevée par une grande révolution politique et sociale…
Nous pouvons l’écrire une nouvelle fois : ” La poésie ne rythmera plus l’action, elle sera en avant…’’
C’était Haïti au vingtième siècle…
Les amis de Gérard Chenet lui rendront bientôt l’hommage international qu’il mérite.
Je sais que Gérard Chenet les entendra…” baobabs royaux ’’ qui mène de Sobo Bade à l’Engouement où il avait décidé de vivre et de respirer profondément…
Respiration poétique, respiration artistique, respiration musicale, respiration verte parmi les arbres verts…
Il connaissait le chant des oiseaux…
Ses ami(e)s parleront dans les micros, ils s’exprimeront face aux caméras et ils écriront dans les journaux, ici et ailleurs…
Pour ma part, au moment où je terminais hier, 22 novembre 2022 (encore cette date…) l’écriture d’un texte sur la ” maternité africaine ’’ de l’hôpital Aristide le Dantec – Keur Madame – j’apprenais la disparition du poète Gérard Chenet et je recevais le texte écrit par le poète Amadou Lamine Sall, un cri du cœur plutôt qu’un texte…
Un poète écrit à un autre poète…
J’ai rencontré, pour la dernière fois, le poète Gérard Chenet non pas chez les divinités vaudou qui vivent debout à Sobo Bade, à Toubab Dialaw, face à la mer, mais dans un espace qu’il avait créé, avec amour et intelligence, l’espace baptisé par lui, ” Engouement ’’…
Le poète, le romancier, l’historien, l’artiste sculpteur, avait ” réinventé la vie ’’ dans son nouvel espace.
Ne l’oublions pas, Gérard Chenet, l’historien, a écrit un ouvrage sur El Hadj Omar.
Nous lirons cet ouvrage pour chercher à comprendre ce qu’il cherchait…
Nous avions échangé à l’époque longuement et nous avions parlé ensemble des ouvrages qu’il avait écrits et notamment de l’ouvrage ” Transes Vaudou d’Haiti pour Amélie chérie ’’ publié en 2009.
Gérard Chenet avait pris la décision de se retirer sur les terres de Toubab Dialaw et de construire un ” autre monde ’’, respectueux de la mer et de l’environnement ; il avait participé à la création des “espaces artistiques multiples’’ de Toubab Dialaw : l’Ecole des Sables, l’espace de sculpture, petit musée à ciel ouvert.
Je l’ai écrit, il y a quelques années : la mer a ses codes à Toubab Dialaw et la mer, à intervalles réguliers, change l’ordre des pierres amoncelées sur la plage ; Gérard Chenet le savait car il comprenait à la fois le langage de la mer et le langage des pierres..
A Port-au-Prince existait autrefois (toujours ?) la ” Cité Soleil’’…
Gérard Chenet, le poète, était un ” chercheur de soleil ’’ comme d’autres ont été ” chercheurs d’Afrique ’’…
Le 1er février 1999, vers 10h du matin, je suis arrivé à Toubab Dialaw et j’ai écrit un texte qui porte toujours comme titre « Parfois »…
” Parfois, je reste sourd à l’appel des sirènes dans un silence qui explose…’’
Toubab Dialaw est la terre des poètes, une et indivisible.
” Poètes de tous les pays, unissez-vous ’’
Gérard Chenet a connu le ” Printemps des poètes ’’…
” La vie n’est pas détruite, elle est transformée ’’ et Gérard Chenet, le poète est devenu, avec humilité, “invisible’’…
Il reviendra…
“Gardons en nous la lumière…’’