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La Ligne du Devoir

Gadio, Noble homme de Paix

CT Gadio

La paix seulement !

 

L’envoi de la vidéo de sa prestation à la récente rencontre de Nouakchott est superfétatoire : la télévision sénégalaise (Tfm) en avait déjà parlé ;  depuis quinze ans, Cheikh Tidiane Gadio fait le tour des tribunes où se discutent paix et sécurité. Au point de paraître Don Quichotte à l’assaut de chimériques moulins, tant la Paix semble impossible : l’engagement viscéral de Gadio trouve son explication dans la démarche de  Cheikh Anta de la primauté de la sécurité sur le développement.

Gadio y ajoute une armée africaine et déplore la préférence des Chefs d’Etat pour la balkanisation ; ainsi la première puissance, le Nigéria, subit la domination d’une formation islamiste qui a fait plus de 40.000 morts, par exemple : une Afrique unie aurait fait front avec succès devant l’agression qu’elle subit de groups jihadistes.

La situation du monde actuel vous donne-t-elle un espoir ?

Vous faites le tour du monde, à la recherche de tribunes pour la Paix afin de prêcher la bonne parole ; de 2000, à votre départ du gouvernement Wade et même après, vous semblez Don Quichotte à l’assaut de moulins qui le fuient : la situation actuelle du monde vous donne-t-elle un espoir ?

Gadio renvoie à José Saramago, Prix Nobel de Littérature, qui, tirant la morale de Don Quichotte, retient qu’il lui était impossible d’être quelqu’un d’autre que Cheikh Tidiane Gadio, pétri dans un moule communautaire à l’école militaire depuis ses 13 ans.

Il faut alors plus se réjouir de la cessation des hostilités que des soubresauts : de la Cote d’Ivoire à la Libye, en passant par la Mauritanie et Madagascar, la trêve des confiseurs a eu plus de retentissements que la reprise des combats à partir de 2011 tant l’émotion était grande au début des différends

Forum international de Dakar

Opération Serval

Sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique

Les compétences de l’homme permettent tous les espoirs, avec une bonne longévité dans la diplomatie sous Me Wade (dix ans) et un bon commerce avec les hommes, des plus grands aux plus humbles : 45 pays africains visités, tous les pays de l’Amérique du Nord, plusieurs Etats européens, pays arabes, asiatiques et sud-américains…

Son addiction aux thèses pacifistes de Gandhi et de Cheikh Anta Diop en font plus qu’un africaniste, un mondialiste ; son penchant pour la Paix, la Sécurité, la Gouvernance (vertueuse ?) lui a fait tâter la politique à la manière de Cheikh Anta Diop, plus pour vérifier ses convictions de Gauche sur la diplomatie, la prévention et résolution des conflits, les relations internationales et affaires africaines, la gouvernance et la démocratisation, la réforme institutionnelle des systèmes politiques et économiques africains, les communications, télécommunications et le développement international.

Prié to fill in the blank à la question de la querelle de paternité sur le Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique, Cheikh Tidiane Gadio décline un cours magistral de diplomatie, du sommet préparatoire d’octobre avec l’opération “Serval” à la substitution par l’Etat sénégalais face au succès du partenariat l’Institut panafricain de Stratégies, Paix-Sécurité-Gouvernance (IPS) dans sa conception d’un sommet hybride de catégories d’expertises avérées face aux pouvoirs.

La formulation initiale sous François Hollande fut « malheureuse » qui excluait tout « partenariat ».

Le forum de 2014 avec 100 participants connut une percée fulgurante avec 1.000 participants l’année suivante, d’où le retrait au profit de l’État jaloux de ses prérogatives.

Le rôle de l’ancien ministre des Affaires étrangères en matière de Paix et de Sécurité s’est en tout cas vérifié dès son arrivée  la tète de la diplomatie sénégalaise avec la crise ivoirienne et ne s’est jamais démenti depuis  sur tous les théâtres d’opération, on a noté la présence de Cheikh Tidiane Gadio sur tous les théâtres d’opération où il est retrouvé plusieurs fois « Envoyé spécial » sur les questions de prévention et de résolution des conflits. Au point de se faire chahuter par la rédaction du Devoir qui en fait la Finul de la Paix, position atavique d’un Sénégal en lutte pour la Paix et la Sécurité.

La recherche de la paix n’est-elle pas une voie à la violence qui lui serait consubstantielle ?

La mise sur pied de la Société des Nations (SDN) le 10 janvier 1920 pour « trouver des solutions pacifiques aux conflits entre nations par l’arbitrage et la mise en place de sanctions contre les gouvernements ne respectant pas ses dispositions » rejette a priori toute capacité de l’homme à être le remède de l’homme. Surtout que l’Onu a démontré son incapacité à imposer une paix introuvable à travers le monde. Ceci donne plus de relief à Cheikh Tidiane Gadio qui refuse d’être autre chose que lui-même, à l’instar de ce sage qui persiste à vouloir sauver un scorpion de la noyade malgré les piqures de la bête : parce qu’il était lui.

P MBODJE

(Avec Wikipedia)