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Environnement : La transhumance du baobab

Environnement : Afrique-Madagascar

La dérive du baobab

L’Afrique (continent) est bien le «  berceau du baobab »… qui a subi la dérive des plaques tectoniques pour se retrouver à Madagascar ; plusieurs « règnes » présents sur le continent (Afrique) devraient pouvoir être présents également sur l’île de Madagascar. La querelle continue

Il « était écrit » que je devais «  écrire sur les baobabs » le 31 décembre 2024… Je viens d’écouter attentivement l’émission de RFI consacrée aux baobabs et aux lémuriens de Madagascar. Le lien m’a été envoyé par notre ami Omar Diack, galeriste talentueux et membre fondateur du LAB et de son bureau. En effet, nous avons créé le 22 mars 2014, à la salle Soweto de l’UCAD, l’association « Les Amis du baobab » (LAB).
Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr était à l’époque directeur du COUD ; il nous avait reçus dans son bureau et il avait adhéré aux objectifs du LAB que nous lui avions exposés. Il avait ensuite marqué son accord sur la tenue de l’AG constitutive à la salle Soweto de l’UCAD le 22 mars 2014 suite à notre demande. Il fait toujours partie des présidents d’honneur du LAB. Nous ne saurions, ici même, le remercier infiniment.
C’était il y a dix ans…
Nous avons une pensée pieuse pour notre ami Raphaël Ndiaye, ancien directeur général de la Fondation Léopold Sédar Senghor et Président d’honneur également du LAB. Nous avons également une pensée pieuse pour notre ami Charles Forster, vice-président du LAB et membre fondateur, le « marcheur considérable »…
Après avoir suivi cette émission, je ferai plusieurs observations :

1- Je n’admets toujours pas la thèse relative à l’origine du baobab, à savoir l’île de Madagascar ;
2- L’île de Madagascar s’est détachée de l’Afrique (le continent) il y a environ 120 millions d’années suite au phénomène géologique bien connu de la « tectonique des plaques mobiles ».
3- L’île de Madagascar est située à une distance de 400 km de l’Afrique via le canal du Mozambique ;
4- Il ne s’agit donc pas d’une distance importante et plusieurs «règnes » présents sur le continent (Afrique) devraient pouvoir être présents également sur l’île de Madagascar : le règne minéral, le règne végétal et le règne animal…
5- L’île de Madagascar ne devrait pas être considérée comme une «  île isolée »…
Un océan – Océan Indien- sépare le continent (Afrique) de l’île de Madagascar.
Les océanographes devraient être en mesure de démontrer la «  continuité des règnes » entre le continent et l’île de Madagascar via un « élément conducteur », en l’occurrence l’Océan Indien ( les eaux océaniques)
6- Tous les océans, comme nous le savons, sont «  peuplés ».
7- L’Océan Indien s’est formé après l’Océan Pacifique ( 1) et l’océan Atlantique ( 2) ; la composition des océans varie mais des «  constantes » existent et les océanographes le savent ;
8- Les «atmosphères » communiquent : les vents soufflent et se déplacent sur de longues distances ; l’atmosphère de l’île de Madagascar est reliée aux « autres atmosphères »…
Toutes les atmosphères sont chargées d’éléments qui se « dispersent et se répandent »… Des « véhicules » au sens du transport existent aussi bien dans les océans que dans l’atmosphère…
9- Les oiseaux se déplacent sur des distances bien supérieures à 400 km (exemple : les oiseaux migrateurs).
10- L’île de Pâques se trouve à .3525 km des côtes chiliennes en Amérique du Sud. Des éléments communs existent pourtant de part et d’autre…Des études ont été faites sur ces différents sujets ;
11- L’île de Sainte-Hélène où Napoléon Bonaparte a été exilé par les Anglais de 1815 à 1821 ( il a rendu l’âme sur cette île) se trouve dans l’Atlantique Sud à 1.859 km des côtes angolaises ( continent). Des similitudes existent pourtant entre les « règnes » présents sur l’île de Sainte- Hélène et le continent (Angola/Afrique).
Je ne serai pas surpris et des études diverses (botanique, ornithologie, etc…) devraient pouvoir mettre en évidence des « éléments communs » entre l’île de Saint -Hélène et l’île de Madagascar car les deux océans (Atlantique et Indien) ne sont pas aussi isolés que nous pourrions le croire ;
12- Plusieurs autres îles et archipels existent dans l’Océan Indien et les « peuplements » de diverses natures devraient présenter plusieurs similitudes : Île de la Réunion, Île Maurice, Archipel des Comores, Mayotte, etc… Les chercheurs le savent et des études ont certainement été réalisées;
13- Les chauve-souris, et cela a été démontré, jouent un grand rôle dans le phénomène de pollinisation. Elles n’ont pas été citées au cours de l’émission…
14- Les lémuriens n’existent pas seulement sur l’île de Madagascar : l’écrivain de l’île Maurice, Malcom de Chazal ( il était ingénieur de formation) a souvent parlé des lémuriens dans ses ouvrages.
Des thèses existent et circulent relativement à l’existence antérieurement du « sixième continent » situé dans l’espace qui contient l’océan indien très précisément ;
15- Les deux intervenants de l’émission n’ont pas évoqué les « mutations génétiques » ; c’est un problème car les « mutations génétiques » concernent les espèces végétales et animales ;
16- La densité de baobabs qui existe entre Kidira/Diboli (frontière sénégalo-malienne) et Kayes ( Mali) et bien sûr la présence des singes nous permettent d’établir une relation entre les « primates » et les « baobabs » y compris en Afrique ( continent). N’oublions pas que les baobabs sont des « réservoirs d’eau »…
17- Le chercheur d’origine malgache qui s’est exprimé au cours de l’émission a précisé que la «  partie orientale » de la grande île ( Madagascar) n’était pas peuplée de baobabs… Contrairement à la partie occidentale ; il « oublie » que la « partie occidentale » est cette partie qui reste proche ( 400 km) du continent (Afrique) et de tous les échanges.
18- Les paléontologues, lés paléobotanistes, les paléoclimatologues, les archéologues, les anthropologues, les géographes devraient travailler « ensemble » sur toutes ces questions importantes.
La génétique permet toujours de comprendre la « mutation des espèces » en fonction de l’écosystème et de son évolution à travers les âges.
19- Les nouvelles thèses qui apparaissent revêtent un aspect qui devrait nous inquiéter… En effet, je n’exclus pas que de nouvelles thèses apparaissent qui chercheront bientôt à démontrer que «  in fine » l’Afrique n’est pas le « berceau de l’humanité »… CQFD…

Nous resterons vigilants et la « thèse continentale » relative aux origines du baobab (espèce Adansonia digitata) sera défendue «  sous toutes les latitudes connues »Nous avions proposé qu’un symposium international soit organisé à Dakar pour discuter de toutes ces questions. Nous avons rencontré et échangé avec l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE) de l’UCAD. Nous avons rencontré et échangé avec le Département de Biologie végétale de la Faculté des Sciences (UCAD) ; nous avons compulsé plusieurs documents établis par les chercheurs de l’IFAN sur le baobab (espèce Adansonia Digitata). Michel Adanson, botaniste français a réalisé des études sur l’espèce Adansonia digitata, une espèce présente en Afrique au Sud du Sahara.
L’Institut pour l’Etude et la Conservation du Baobab (INECOBA) a été créé en France et il a mené de nombreuses études sur le baobab (les huit espèces recensées).
Nous avions proposé qu’un « plan baobab » national soit lancé au Sénégal et qu’un « recensement de la population des baobabs » soit organisé… Nous avons proposé que le Code de l’Environnement intègre le baobab comme une « espèce intégralement protégée » et non plus comme une « espèce partiellement protégée » comme c’est actuellement le cas…
Nous avions écrit au président de la République, à l’époque le président Macky Sall, pour poser le problème du statut du baobab et décliner les objectifs du LAB.
Un « hymne du baobab » a été écrit par feu Raphaël Ndiaye ( texte et musique) et présenté au public pour la première fois au Sénégal le 26 novembre 2014 sur l’esplanade du théâtre Bakary Traoré du Monument de la Renaissance Africaine (MRA) grâce à notre ami Racine Senghor qui était à cette époque administrateur général du Monument de la Renaissance Africaine. Il est Président d’honneur du LAB
Des pistes de recherche scientifique existent et les chercheurs sénégalais devraient pouvoir travailler sur plusieurs sujets de recherche relatifs au baobab ou aux baobabs (huit espèces).
Notre ami Bachirou Guèye, Conseiller scientifique du LAB et ancien Conservateur du parc ethno-botanique de Hann, soutient comme l’ensemble des membres du LAB la « thèse continentale » de l’origine du baobab.
« On invente pas un arbre, on le plante » ( Aimé Césaire)

Vovo Bombyx