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Éducation – L’école catholique parmi l’école sénégalaise: Quand les Musulmans optent pour l’enseignement catholique Khadidiatou GUÈYE Fall

Les parents se sont toujours préoccupés de l’éducation de leurs enfants. Pour leur avenir, ils choisissent les meilleures écoles pour leur progéniture. Tous les moyens y sont mis afin de voir leurs enfants parmi les intellectuels et les  personnalités preneuses des grandes décisions. Mais pour certains parents, l’éducation morale de leur enfant est plus qu’une priorité. Raison pour laquelle certains parents visent l’école catholique qui impose certaines normes.

La préférence entre les écoles est d’ordre économique, religieux et moral. Des pères de famille ont porté leur choix sur les écoles catholiques pour des raison multiples. Dans ces genres d’école, la discipline et le respect de l’autre font leur particularité. La preuve réside dans le comportement des produits de l’école catholique.

Agée de 30, Fatima Fall est une musulmane. Elle a passé son cursus scolaire dans une école catholique située à Guédiawaye. Ladite école se nomme saint Abraham. Dans cet établissement, Fatima y a appris beaucoup de choses : « L’école catholique n’est pas seulement un lieu d’apprentissage ; des valeurs et la bonne conduite y sont inculquées. D’ailleurs c’est ce qui fait sa différence avec certaines écoles ». Fatima raconte que ces genres d’école sont stricts en termes d’application du règlement. « La discipline est la première chose à ne pas négliger. Les enseignants tiennent toujours compte du comportement de l’élève, de sa mise et de sa connaissance. En général, les élèves de ces écoles sont reconnaissables de par leur attitude envers les autres car la force du règlement intérieur de l’école pèse toujours sur eux » témoigne-t-elle.

Notre interlocutrice affirme que la sécurité y est, car « l’ouverture des portes et la fermeture des portes signalent l’entrée et la sortie de l’école, la porte s’ouvre le matin et se ferme aussitôt que la cloche sonne. À l’heure de la récréation, les enfants ont la possibilité de prendre leur goûter à l’intérieur de l’école avec une buvette ».

L’aspect de la sécurité est pris en compte par ces écoles. Ce volet manque souvent dans les écoles publiques. C’est ce que déplore Mame Diarra Ndiaye, une femme juriste publiciste, qui a fait toutes ses études dans les écoles publiques. « Mon papa n’a jamais pensé nous inscrire dans une école catholique. C’était illogique pour lui. Il pensait que cela allait à l’encontre de sa religion musulmane. Mais me concernant, je n’y trouve aucun inconvénient. Sauf que des amis du voisinage, qui sont passés dans ces écoles, étaient contraints de faire la prière avant d’entrer dans les salles de classes. Cela m’inquiétait un peu du fait d’une éventuelle reconversion », avance Mame Diarra.

L’inquiétude de Mame Diarra est la même pour cet homme de la quarantaine, très préoccupé par l’application de sa religion : « Aucun de mes enfants n’a fait l’école catholique, malgré que leur enseignement soit approuvé par plus d’un, je ne voudrais en aucun cas que mes enfants changent de religion ».

La crainte de cet homme est saisie  comme une opportunité pour cette grande entrepreneure. Sous couvert de l’anonymat, elle affirme que malgré la différence de religion, ses enfants ont traversé l’établissement catholique. « Mes enfants ont fait ces écoles, et je pense que c’est très avantageux car ils sont très cultivés. L’école catholique leur a permis d’avoir une ouverture d’esprit et une connaissance sur d’autres religions. Ce n’est pas parce que les enseignants ou leurs camarades de classe sont des chrétiens qu’ils seront forcément de la même religion. Ce qui m’intéresse en tant que parent, c’est la qualité d’enseignement et les valeurs requises. Et je n’ai pas regretté cette occasion de les envoyer là-bas car ils savent quelle attitude approcher quand ils sont en présence d’une personne », défend-elle. La grande entrepreneure confie avoir confiance en ces écoles qui ont eu un impact positif sur la formation de sa progéniture.

D’autres comme mère Ouly Sy aimeraient avoir accès dans ces écoles mais les moyens font défaut. « J’ai appris que les enfants qui ont fait l’école catholique sont remarquables. J’ai voulu inscrire mes petits-enfants mais le coût de la scolarité est très exagéré. Je ne fais que vendre des poissons au bord de la plage. Mes revenus ne peuvent pas leur payer l’école donc je me contente de l’école publique qui n’est pas mal non plus », confie la vendeuse de poissons.

Le droit d’accéder dans les écoles n’est pas limité aux musulmans. Certains parents ont choisi l’école catholique au profit des écoles publiques pour la sécurité qui s’y sied. Par ailleurs, d’autres parents sont confrontés à des problèmes financiers. Ils se voient limités à certains avantages offerts par les structures d’enseignement privés. Outre la cherté, la sécurité, elles permettent aux enfants d’acquérir un développement personnel que beaucoup d’étudiants apprennent dans les écoles de formation supérieures.