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Diplomatie Fayda : Tarik el Sudan Une longue tradition de solidarité avec ceux qui souffrent

LA DIPLOMATIE RELIGIEUSE DANS LA SOLUTION DES CRISES

La Fayda de Baye

s’illustre au Soudan

La spiritualité fait la différence

 

Serigne Ibrahima Niass, Khalif de Medina Baye, se distinguera en pleine guerre israélo-arabe en 1947, la guerre de sécession du Biafra au Nigeria tout au début des années 1960

 

Les Nations-Unies viennent à nouveau montrer leurs limites face à ces multiples crises qui assaillent le monde. En Ukraine avec l’occupation de la Russie de Poutine, au Soudan, au Mali, et dans toute la bande du Sahel, au Tchad, au Yemen, dans les territoires occupés en terre palestinienne, en Rdc. En définitive, le feu nourri accompagné de bruits pétaradants et découlant de la bouche des mitraillettes, couve de partout sans aucune lueur d’espoir de sortie de crises. La diplomatie classique normée et calquée sur les caprices des 5 pays bénéficiant du droit de Veto (la Grande Betagne, la France, la Chine, la Russie et les Usa) n’a plus aucune forme de légitimité pouvant aboutir à un consensus. Le président de Gaulle aura été le premier à avoir décrié la façon de procéder de la Société des Nations (SDN), l’ancêtre de l’Onu en la qualifiant de “machin.”

Par Ndiapaly GUEYE

Serigne Ibrahima Niass, Khalif de Medina Baye, se distinguera en pleine guerre israélo-arabe en 1947, la guerre de sécession du Biafra au Nigeria tout au début des années 1960. Voici que ses dignes héritiers, dont sa fille Sokhna Mariama Niass et Serigne Mahi Ibrahima Niass s’illustrèrent successivement pour mettre fin à l’instabilité politique au Soudan. Une tradition de la Fayda de Baye qui s’est toujours bien illustrée pour un retour définitif de la paix dans certaines zones de conflit. De dénouement heureux à dénouement heureux, Baye et ses héritiers ont une longue tradition dans la recherche de la paix. En effet, ils n’ont jamais cessé de prendre leurs bâtons de pèlerin pour pacifier les foyers de tensions. S’inscrivant ainsi dans une dynamique de paix comme nous l’enseignent les livres des religions révélées. Cheikh Mahi Niass, 6è Khalif de Baye, vient de réussir ce que personne n’aura jusqu’ici jamais pu faire : parvenir à regrouper une cinquantaine de factions réparties en des tribus rivales au Darfur, Sudan, les convaincre jusqu’à les dissuader à accepter de déposer les armes pour une paix définitive, juste et durable, il faut être un fils de Baye pour relever un tel défi. Seule la voie de la spiritualité aura fait la différence.

Pendant la peste de 1914, les colons français décidèrent de louer les services d’Elhadj Malick Sy qui ne manquait pas d’entregent chez les populations traditionnelles de Guet Ndar à Saint-Louis : il réussira à les persuader à aller se faire vacciner. En 1944, le gouverneur général de Dakar avait sollicité des prières pour la fin de la guerre 1939-1945. Tivaouane avec Serigne Babacar Sy (rta) entouré de tous les mouhaddams (initiés) formula des prières contre Hitler qui finira par disparaître. Durant toutes les périodes troubles, le temporel ne s’est jamais désolidarisé du spirituel

Avec le succès au Soudan, c’est le moment pour les dirigeants politiques africains de changer de fusil d’épaule dans leur diplomatie : désormais, ils ont l’impératif devoir de prêter une oreille attentive à nos guides religieux et traditionnels ; ils doivent se départir d’une vieille et ancienne logique classique de la diplomatie laquelle malheureusement n’aura jamais réglé définitivement les conflits.
La sortie des membres du conseil norvégien pour les réfugiés affirmant que  “Les dix crises humanitaires les plus négligées au monde se trouvent en Afrique” est un aveu d’impuissance de taille qui devrait suffire pour nos dirigeants politiques à se préparer pour faire face. Le cri de cœur de Martin Luther King dans son discours historique “I have a dream”: “Free at last ! Free at last!” devrait sonner comme une alerte à l’éveil des consciences des populations de l’Afrique noire. Les stigmates encore visibles du déshonneur, de la bassesse et de l’animalité que les Arabes depuis Dubaï viennent d’infliger aux Africaines de race noire sont à déplorer. S’y ajoutent les projets déjà bien ficelés par les partis d’extrême droite en Europe et aux États-Unis pour rayer de la carte l’espèce humaine noire. Toutes ces menaces, au lieu d’affaiblir les Africains, devraient au contraire être une source de motivation supplémentaire pour eux. La résistance face à toutes ces tentatives de liquidation de la race noire est un devoir pour chaque Africain. Leurs plans machiavéliques ne sauraient prospérer face à cette jeunesse africaine plus que déterminée dans son engagement. Elle est prête à mettre à nu tous ces plans fallacieux ourdis par les pires ennemis des Africains. Il est temps que les Africains comprennent que le moment de retourner à la case départ est arrivé. Quand on ne sait plus où aller, il faut retourner là où l’on vient.
Les Africains ne devraient plus jamais accepter de descendre de leur piédestal d’une race génitrice de toutes les autres races de la planète, selon le savant Cheikh Anta Diop dans “Civilisation ou barbarie”. L’Afrique et les Africains ont entre leurs mains l’immense espoir du monde de demain. Il faudrait qu’ils s’arment de courage, de détermination et de dignité.