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Diamniadio : Une forêt de béton

PÔLE URBAIN DE DIAMNIADIO

Une forêt de béton en porte-à-faux avec une zone détournée de sa vocation rurale agro-pastorale

Diamniadio est la preuve palpable d’une allergie notoirement chronique de l’État du Sénégal à un aménagement conséquent du territoire national.
Vu le rôle stratégique qu’on aurait dû lui faire jouer comme pôle rural charnière, en contraste avec un centre-ville ayant fini de déployer toutes ses tentacules désurbanisantes d’une banlieue dakaroise, informelle à outrance et peu soucieuse de cadres de vie agréablement assainis, plutôt que d’être des terreaux fertiles de désordre, mal-vivre enveloppés dans d’épais nuages d’insécurité et d’incertitudes croissantes !
Au début des années 1970, le président Senghor s’évertuait à jeter les bases d’un pôle urbain dénommé la Société des Terres neuves, nichée entre la région originelle du Sine-Saloum regroupant Kaolack, Fatick, Kaffrine et celle du Sénégal-Oriental formée de Tambacounda et Kédougou.
C’était l’époque des sept régions naturelles post-indépendance. Elles baignaient toutes dans une dynamique d’osmose sociale, culturelle et ethnique facteur de raffermissement décisif du tissu national aujourd’hui plus que jamais précarisé par cette tendance risquée à activer les leviers multiplicateurs de régions retaillées selon l’identité ethnique dominante, à ce qu’il semblerait ! Diouf et Wade, auteurs de tels redécoupages fantaisistes à rebours d’une devise nationale mettant en exergue la convergence civique (Un peuple, un but, une foi), auront ainsi délibérément failli à leurs missions régaliennes de préserver le pays de toutes dérives ethno-centrées néfastes à la cohésion nationale sérieusement éprouvée depuis leur passage à la magistrature suprême. Sall n’aura pas fait mieux en entretenant et jouant sans relâche sur la gâchette clanique et confrérique.
En pensant plutôt ériger Diamniadio et Bargny (le laissé pour compte foncier dans cette affaire de Pôle urbain) en Zone économique spéciale–Zes– à vocation agro-maraichère et pastorale, une douce transition aurait pu être assurée en harmonie avec l’infrastructure portuaire de Sendou, située à un jet de pierre. Dans cette optique, l’idéal d’en faire un hub de manutention et d’export/import, exclusivement, de produits végétaux et animaliers, aurait conféré à ce débouché océanique une haute marque de respectabilité avec cet environnement dans le collimateur d’un minéralier-vraquier y élisant graduellement ses quartiers éco-prédateurs !
C’est tout simplement dire, avec regrets, que le Pôle urbain de Diamniadio est d’emblée un hors-sujet lamentable procédant de sa contextualisation géographiquement mal inspirée, à l’instar de bien d’autres projets, de pur prestige, dont le Port minéralier et vraquier de Sendou en violation flagrante, de par sa nature, du pacte de bon voisinage avec l’environnement parti pour subir de plein fouet les adversités inhérentes au dévolu malencontreusement porté sur Bargny-Sendou de devoir égrener ce chapelet interminable de nuisances atmosphériques sur la santé des populations et des mamelles économiques traditionnelles durement affectées !

Gorguez DIOP